MELUN à la Belle Epoque

Et ce sont d’autres pages de gloire encore sous l’Empire avec Pajol et pendant la guerre de 1870.
Vers les années 1900, Melun est redevenue une petite ville de province dont seule la devise «fidèle a ses murs jusqu’à manger des rats» rappelle ces grandes pages d’histoire.
Revenons à notre guide de 1896…
«Aujourd’hui, la ville compte près de 12.800 habitants; outre l’usine GRUBER, outre la station centrale d’électricité qui fournit la lumière aux commerçants et à la municipalité, Melun renferme des fabriques d’étoffes de laine, de toiles peintes, de calicots, des scieries mécaniques, des moulins, des chaudronneries, des teintureries, une fabrique de billards… Elle est le siège d’une Société d’Archéologie, d’une Société d’Horticulture, d’une Société de Gymnastique et de Tir, d’une Société contre le braconnage…
Elle possède aussi une bibliothèque dont le conservateur est un érudit, Monsieur Gabriel Leroy, un musée fondé en 1866… un lycée inauguré en 1886… la préfecture, les deux casernes et la gare…»
Voilà pour le Melun du siècle dernier.
Pour le présent ouvrage, nous nous sommes attachés à rechercher des cartes postales plus représentatives de la vie locale des années 1900 que des images destinées aux touristes. L’âme d’une cité est une entité impalpable, difficile à cerner. La carte postale, image photographique, est un art d’expression populaire, et bein souvent à travers elle se dégage cette âme que nous cherchons. Il nous semble que l’âme du vieux Melun vit encore dans cette iconographie un peu dé- suette, parfois naïve, mais toujours sincère et fraîche La nouvelle déité vénérée par le 20e siècle ne l’avait pas encore étouffée dans ses enclaves bétonnées. Les hommes alors pouvaient regarder autour d’eux, et sourire….
Serge Délain et Jacques François Courcelle