Description
Référence : 31355
ZOLA Emile – Les trois villes, Lourdes
1954, format : 120×190, 581 pages, sans ill. broché
PREMIÈRE JOURNÉE
Dans le train en marche, comme les pèlerins et les malades, entassés sur les dures banquettes du wagon de troisième classe, achevaient Y Ave maris Stella, qu’ils venaient d’entonner au sortir de la gare d’Orléans, Marie, à demi soulevée de sa couche de misère, agitée d’une fièvre d’impatience, aperçut les fortifications.
– Ah ! les fortifications ! cria-t-elle d’un ton joyeux, malgré sa souffrance. Nous voici hors de Paris, nous sommes partis enfin !
Devant elle, son père, M. de Guersaint, sourit de sa joie ; tandis que l’abbé Pierre Froment, qui la regardait avec une tendresse fraternelle, s’oublia à dire tout haut, dans sa pitié inquiète :
- En voilà pour jusqu’à demain matin, nous ne serons à Lourdes qu’à trois heures quarante. Plus de vingt-deux heures de voyage !
Il était cinq heures et demie, le soleil venait de se lever, radieux, dans la pureté d’une admirable matinée. C’était un vendredi, le 19 août. Mais déjà, à l’horizon, de petits nuages lourds annonçaient une terrible journée de chaleur orageuse. Et les rayons obliques enfilaient les compartiments du wagon, qu’ils emplissaient d’une poussière d’or dansante.
Marie, retombée à son angoisse, murmura :
- Oui, vingt-deux heures. Mon Dieu! que c’est long encore!
Dans le train en marche, comme les pèlerins et les malades, entassés sur les dures banquettes du wagon de troisième classe, achevaient Y Ave maris Stella, qu’ils venaient d’entonner au sortir de la gare d’Orléans, Marie, à demi soulevée de sa couche de misère, agitée d’une fièvre d’impatience, aperçut les fortifications.
– Ah ! les fortifications ! cria-t-elle d’un ton joyeux, malgré sa souffrance. Nous voici hors de Paris, nous sommes partis enfin !
Devant elle, son père, M. de Guersaint, sourit de sa joie ; tandis que l’abbé Pierre Froment, qui la regardait avec une tendresse fraternelle, s’oublia à dire tout haut, dans sa pitié inquiète :
- En voilà pour jusqu’à demain matin, nous ne serons à Lourdes qu’à trois heures quarante. Plus de vingt-deux heures de voyage !
Il était cinq heures et demie, le soleil venait de se lever, radieux, dans la pureté d’une admirable matinée. C’était un vendredi, le 19 août. Mais déjà, à l’horizon, de petits nuages lourds annonçaient une terrible journée de chaleur orageuse. Et les rayons obliques enfilaient les compartiments du wagon, qu’ils emplissaient d’une poussière d’or dansante.
Marie, retombée à son angoisse, murmura :
- Oui, vingt-deux heures. Mon Dieu! que c’est long encore!
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