Description
Référence : 31650
Mgr Baunard – Le Général de Sonis, d’après ses Papiers et sa Correspondance
(1870-1871) / Colonies
1890, format : 140×205, 559 pages, portrait ill. broché, couv et tranche dos tâche usé (voir image), dernier cahier débroché (en l’état)
PRÉFACE
Lorsque, il y a près de trois ans, le général de Sonis rendit à Dieu sa grande âme, je reçus de sa famille et de ses amis la mission d’écrire sa vie, si on devait l’écrire. Je m’inclinai : il me sembla que l’honneur de Dieu et de la religion m’en faisait un devoir.
Il me fut doux de le remplir. Il est vrai qu’il m’a manqué pour un pareil travail les calmes loisirs nécessaires aux ouvrages d’esprit; et je n’ai guère pu lui consacrer que mes veilles. Mais il m’en a lui-même payé le prix par avance; et, au soir des labeurs auxquels m’applique la grande œuvre dont j’ai le gouvernement, je n’ai pas eu de meilleur repos d’intelligence et de cœur que l’habituelle et ravissante société de ce grand cœur. Ce me fut plus qu’un repos; et cet ouvrage, tout consacré à l’édification et au service des âmes, a représenté pour moi une part considérable de ce ministère apostolique hors duquel la vie du prêtre est frappée de stérilité, de tristesse et de mort.
D’ailleurs on me fut secourable; et je voudrais pouvoir en faire parvenir à tous ceux dont je suis l’obligé mes vives actions de grâces. Outre l’inestimable concours de la famille du général, qui a le premier droit à ma reconnaissance, des sources d’informations me furent ouvertes de toutes parts, et les documents affluèrent, ainsi que les souvenirs. Il m’en vint du foyer et du cloître, du. sanctuaire et des camps. Non seulement chacune des garnisons de France où l’officier a laissé une trace de son passage, mais l’Algérie, le désert même, ont porté témoignage de lui : c’était le témoignage des faits, et M. de Sonis m’apparut ainsi dans la pleine lumière de sa vie et de ses actes.
Je levis donc sous ce ciel éclatant des Antilles, où se passa son enfance, et dont il nous a fait lui-même une si vive peinture. Je levis en France, au collège, à l’École militaire, à Castres, à Paris, à Limoges, dans cette jeunesse chevaleresque où déjà le soldat, le chrétien et l’apôtre entrent d’un pas si résolu dans la carrière. Puis, c’est l’Afrique, Alger, Mustapha, Milianah, Blidah, la Kabylie, Orléansville, où Dieu le façonne et l’exerce au combat intérieur, bien autrement terrible que l’assaut livré aux crêtes hérissées de l’Atlas. La campagne d’Italie est l’épisode héroïque qui révèle son nom à la France.
Plusieurs de ses frères d’armes, ses frères de cœur aussi, qui avaient marché, combattu, souffert à ses côtés, en ont reconstitué tout le drame à mes yeux; avec ce mélancolique épisode du Maroc, où le guerrier se transforme en sœur de Charité, au chevet de nos mourants, pour le salut de l’âme et du corps des chefs et des soldats. Alors, l’Afrique l’a repris pour dix années encore; dix années remplies par le commandement supérieur des cercles de Tenez, de Saïda, et surtout de Laghouat, sur les frontières du Sahara, où son nom est demeuré, au bivouac de nos colonnes comme sous la tente des tribus, le synonyme de la justice, de l’intrépidité, de l’intégrité, de la victoire et de l’honneur. Les savants et brillants combats de Metlili et d’Aïn-Madhi l’ont déjà mis en lumière pour de plus hauts commandements, en même temps que de fécondes épreuves et des vertus sublimes l’ont fait grandir pour le sacrifice auquel le Maître absolu de son cœur l’a pré- paré de loin. C’est pour la France qu’il l’offre sur le champ de bataille de Loigny, dans cette jour- née inénarrable, moins belle encore cependant que la nuit qui la suit. Il en sort mutilé, mais il en sort consacré. Dieu l’a promu à la dignité de victime, et il en exercera, devant Dieu et pour la France, l’auguste ministère pendant dix-sept ans de …
TABLE
CHAPITRE I
LA GUADELOUPE. — LA FRANCE. — LE COLLEGE.
1825-1844
Les souvenirs et notes du général • Sa naissance, sa famille, son baptême • Les Antilles françaises, la Guadeloupe • La Pointe-à-Pitre et la maison paternelle • Madame de Sonis, ses souffrances, ses enfants • La première impression de Dieu, une belle nuit • La mer, l’idée de l’infini, la Fête-Dieu • La Basse-Terre, excursions dans les Mornes, la Soufrière • La séparation, le Colbert, le retour en France • La vie à Paris, la pieuse grand’mère, sa prière • On apprend la mort de Mme de Sonis, le deuil • Gaston au collège Stanislas, son ardente piété, première communion • Gaston au collège de Juilly, les camarades, Louis de Sèze • Écoles préparatoires pour la marine, pour Saint-Cyr • Intimité du père et du fils, les conseils, les espérances • Le père tombe expirant à Bordeaux, la nuit d’agonie. • Les adieux, le prêtre, la mort. • Les fils et les filles • La visite de Dieu, le père Poncet, la conversion…..,
Lorsque, il y a près de trois ans, le général de Sonis rendit à Dieu sa grande âme, je reçus de sa famille et de ses amis la mission d’écrire sa vie, si on devait l’écrire. Je m’inclinai : il me sembla que l’honneur de Dieu et de la religion m’en faisait un devoir.
Il me fut doux de le remplir. Il est vrai qu’il m’a manqué pour un pareil travail les calmes loisirs nécessaires aux ouvrages d’esprit; et je n’ai guère pu lui consacrer que mes veilles. Mais il m’en a lui-même payé le prix par avance; et, au soir des labeurs auxquels m’applique la grande œuvre dont j’ai le gouvernement, je n’ai pas eu de meilleur repos d’intelligence et de cœur que l’habituelle et ravissante société de ce grand cœur. Ce me fut plus qu’un repos; et cet ouvrage, tout consacré à l’édification et au service des âmes, a représenté pour moi une part considérable de ce ministère apostolique hors duquel la vie du prêtre est frappée de stérilité, de tristesse et de mort.
D’ailleurs on me fut secourable; et je voudrais pouvoir en faire parvenir à tous ceux dont je suis l’obligé mes vives actions de grâces. Outre l’inestimable concours de la famille du général, qui a le premier droit à ma reconnaissance, des sources d’informations me furent ouvertes de toutes parts, et les documents affluèrent, ainsi que les souvenirs. Il m’en vint du foyer et du cloître, du. sanctuaire et des camps. Non seulement chacune des garnisons de France où l’officier a laissé une trace de son passage, mais l’Algérie, le désert même, ont porté témoignage de lui : c’était le témoignage des faits, et M. de Sonis m’apparut ainsi dans la pleine lumière de sa vie et de ses actes.
Je levis donc sous ce ciel éclatant des Antilles, où se passa son enfance, et dont il nous a fait lui-même une si vive peinture. Je levis en France, au collège, à l’École militaire, à Castres, à Paris, à Limoges, dans cette jeunesse chevaleresque où déjà le soldat, le chrétien et l’apôtre entrent d’un pas si résolu dans la carrière. Puis, c’est l’Afrique, Alger, Mustapha, Milianah, Blidah, la Kabylie, Orléansville, où Dieu le façonne et l’exerce au combat intérieur, bien autrement terrible que l’assaut livré aux crêtes hérissées de l’Atlas. La campagne d’Italie est l’épisode héroïque qui révèle son nom à la France.
Plusieurs de ses frères d’armes, ses frères de cœur aussi, qui avaient marché, combattu, souffert à ses côtés, en ont reconstitué tout le drame à mes yeux; avec ce mélancolique épisode du Maroc, où le guerrier se transforme en sœur de Charité, au chevet de nos mourants, pour le salut de l’âme et du corps des chefs et des soldats. Alors, l’Afrique l’a repris pour dix années encore; dix années remplies par le commandement supérieur des cercles de Tenez, de Saïda, et surtout de Laghouat, sur les frontières du Sahara, où son nom est demeuré, au bivouac de nos colonnes comme sous la tente des tribus, le synonyme de la justice, de l’intrépidité, de l’intégrité, de la victoire et de l’honneur. Les savants et brillants combats de Metlili et d’Aïn-Madhi l’ont déjà mis en lumière pour de plus hauts commandements, en même temps que de fécondes épreuves et des vertus sublimes l’ont fait grandir pour le sacrifice auquel le Maître absolu de son cœur l’a pré- paré de loin. C’est pour la France qu’il l’offre sur le champ de bataille de Loigny, dans cette jour- née inénarrable, moins belle encore cependant que la nuit qui la suit. Il en sort mutilé, mais il en sort consacré. Dieu l’a promu à la dignité de victime, et il en exercera, devant Dieu et pour la France, l’auguste ministère pendant dix-sept ans de …
TABLE
CHAPITRE I
LA GUADELOUPE. — LA FRANCE. — LE COLLEGE.
1825-1844
Les souvenirs et notes du général • Sa naissance, sa famille, son baptême • Les Antilles françaises, la Guadeloupe • La Pointe-à-Pitre et la maison paternelle • Madame de Sonis, ses souffrances, ses enfants • La première impression de Dieu, une belle nuit • La mer, l’idée de l’infini, la Fête-Dieu • La Basse-Terre, excursions dans les Mornes, la Soufrière • La séparation, le Colbert, le retour en France • La vie à Paris, la pieuse grand’mère, sa prière • On apprend la mort de Mme de Sonis, le deuil • Gaston au collège Stanislas, son ardente piété, première communion • Gaston au collège de Juilly, les camarades, Louis de Sèze • Écoles préparatoires pour la marine, pour Saint-Cyr • Intimité du père et du fils, les conseils, les espérances • Le père tombe expirant à Bordeaux, la nuit d’agonie. • Les adieux, le prêtre, la mort. • Les fils et les filles • La visite de Dieu, le père Poncet, la conversion…..,
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