Description
ISBN : 9782868490727 • Référence : 01072
• BIANCHI Serge, CHANCELIER Michel –
1989, format : 160x240mm, 328 pages, 129 ill. broché, 840 gr.
Deux villages voisins comparables et pourtant si différents par leur expérience de la Révolution, au politique et au quotidien. Quand Montgeron se lance dans la régénération de l’an II, la communauté draveilloise modérée, affirme sa cohésion dans la lutte pour les subsistances et les biens communaux. Lorsque les nouveaux notables de Montgeron, notaires, marchands de bois et vicaires se disputent le pouvoir, Draveil les réparti entre des vignerons et d’anciens privilégiés.
Chacune à sa manière vive la démocratie locale et la Révolution au quotidien dans les auberges, les vignobles et cette forêt de Sénart si convoitée, pillée et peu sûre.
Introduction
Draveil et Montgeron, deux communes limitrophes de dimension et de population comparables, auraient pu vivre la Révolution à un rythme et selon des expériences très proches. Les auteurs de cet ouvrage ont voulu en avoir le cœur net. A partir de fonds d’archives très différents ils ont voulu confronter leurs recherches et tenter le bilan comparé de ces dix années si riches pour l’histoire de nos villages.
Au cours de la progression de l’étude, ils ont été de plus en plus frappés par les différences, les particularismes de leurs communes. Si elles connaissent des sites et des activités comparables, Draveil doit développer une vocation (forcée) d’exploitation de son vignoble alors que Montgeron bénéficie du passage du « grand chemin » de Bourgogne. Toutes deux sont touchées par la crise des années 1780, l’orage du siècle et la pression fiscale. Mais Draveil semble respecter les fondements de l’Ancien Régime et ses tentatives de réformes tandis que les Montgeronnais ruent dans les brancarts et en font le procès dans leurs doléances.
Le ton est donné dès 1789. Quand s’engage à Montgeron une lutte acharnée pour le pouvoir entre le notaire, un vicaire « haut en couleur » et un marchand de bois arriviste, les Draveillois délaissent le jeu politique pour gérer leurs biens communaux et lutter pour leur pain quotidien. Quand Montgeron semble en flèche dans la déchristianisation et les mesures de salut public, Draveil réagit avec passivité aux initiatives parisiennes, défendant ses prêtres et ses ci-devant suspects. Ainsi se dégagent des comportements spécifiques pour chaque village en Révolution.
L’histoire locale prend alors tout son sens dans la démarche comparative. Elle éclaire les façons dont des communautés diverses par leurs aspirations réfléchissent la politique définie d’« en haut », à Paris, Versailles ou Corbeil. Elle permet de restituer une partie de l’authenticité humaine et historique de cette période de Révolution où tout semble possible.
Pour avoir partagé l’existence de près de 2000 villageois-jusqu’à en connaître la violence, les parlers, la vie quotidienne, il nous semble que cette modeste histoire « d’en bas » permet de mieux comprendre l’ensemble de la période, avec ces échos décalés selon les communes. Qui sait si certains comportements d’il y a deux siècles n’ont pas des prolongements en cette fin du XXe siècle, malgré l’urbanisation et la relative uniformisation des modes de vie dans nos cités…
Serge BIANCHI, Michel CHANCELIER
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