Description
Référence : 30217
BEAUBOURG Maurice – SAINT-MANDE, Les joueurs de boules
1899, format : 120×185, 264 pages, sans ill. débroché
Ouvrage débroché, vente en l’état.
Table des matières :
les joueurs de boules de St Mandé,
Joinville-le-Pont,
Les fiancés aux Tulipes,
Madame de Douceur,
La maison des chéries,
Brûlante.
Extrait :
Le colonel Piot à Mademoiselle Euphrasye Durand.
CAPS DE LA DEMI-LUNE. Ce 25 Août.
Ma chère Euphrasye,
Vous savez les après-midi superbes que depuis des années nous avons coutume de passer au Jeu de Boules.
C’est au centre du bois de Vincennes, non pas, ainsi qu’on le croit, affecté aux seuls divertissements d’artilleurs, parmi de virides bocages, sous une verdure réconfortante, que s’étendent les emplacements en forme de longues cuvettes, où quotidiennement nous allons mener nos jeux.
Quelques vieilles dames, dont vous serez toujours, quoiqu’absente et malade, l’impératrice, assises sur des bancs verts, y persévèrent dans d’interminables ouvrages de crochet. Des infirmes amenés dans des fauteuils à roulettes leur font vis-à-vis. Des jeunes gens, suceurs, en attendant leurs épouses retenues non loin de là, de brins d’herbe ou de branches vertes, s’étendent sur le ventre et dissertent sur nos coups. Ou de frénétiques caniches noirs, appartenant à l’un ou l’autre de nous, nous distraient de leurs gambades ou de leurs sauts.Tout au long du bord des susdites cuvettes, qui mesurent, ainsi que vous ne l’ignorez pas, une trentaine de mètres de long, et que nous avons pris soin de baptiser de vocables les distinguant l’une (le l’autre, le Sénat, la Chambre des députés, la Cour des comptes, Cayenne, etc… sont de vieux joueurs honoraires qui ont des élancements de goutte ce jour-là, et n’ont pu nous prêter leur concours. Assis en rang d’oignons sur leurs pliants, ils nous suivent attentivement, opinant de la voix et du bonnet sur notre heureuse ou notre fâcheuse réussite. Et c’est un plaisir, en se penchant un peu,- de voir l’alignement de leurs pieds honorés et considérables, chaussés de pantoufles de laine, de cheviotte, ou de guêtres quadrillées grises ou marron.
Un peu en arrière, au-dessus d’eux, accrochés à des arbres transformés en patères, leurs sacs de boules, aux chiffres et couleurs de leurs pliants, et dont ils n’ont pu se servir, se balancent.
Table des matières :
les joueurs de boules de St Mandé,
Joinville-le-Pont,
Les fiancés aux Tulipes,
Madame de Douceur,
La maison des chéries,
Brûlante.
Extrait :
Le colonel Piot à Mademoiselle Euphrasye Durand.
CAPS DE LA DEMI-LUNE. Ce 25 Août.
Ma chère Euphrasye,
Vous savez les après-midi superbes que depuis des années nous avons coutume de passer au Jeu de Boules.
C’est au centre du bois de Vincennes, non pas, ainsi qu’on le croit, affecté aux seuls divertissements d’artilleurs, parmi de virides bocages, sous une verdure réconfortante, que s’étendent les emplacements en forme de longues cuvettes, où quotidiennement nous allons mener nos jeux.
Quelques vieilles dames, dont vous serez toujours, quoiqu’absente et malade, l’impératrice, assises sur des bancs verts, y persévèrent dans d’interminables ouvrages de crochet. Des infirmes amenés dans des fauteuils à roulettes leur font vis-à-vis. Des jeunes gens, suceurs, en attendant leurs épouses retenues non loin de là, de brins d’herbe ou de branches vertes, s’étendent sur le ventre et dissertent sur nos coups. Ou de frénétiques caniches noirs, appartenant à l’un ou l’autre de nous, nous distraient de leurs gambades ou de leurs sauts.Tout au long du bord des susdites cuvettes, qui mesurent, ainsi que vous ne l’ignorez pas, une trentaine de mètres de long, et que nous avons pris soin de baptiser de vocables les distinguant l’une (le l’autre, le Sénat, la Chambre des députés, la Cour des comptes, Cayenne, etc… sont de vieux joueurs honoraires qui ont des élancements de goutte ce jour-là, et n’ont pu nous prêter leur concours. Assis en rang d’oignons sur leurs pliants, ils nous suivent attentivement, opinant de la voix et du bonnet sur notre heureuse ou notre fâcheuse réussite. Et c’est un plaisir, en se penchant un peu,- de voir l’alignement de leurs pieds honorés et considérables, chaussés de pantoufles de laine, de cheviotte, ou de guêtres quadrillées grises ou marron.
Un peu en arrière, au-dessus d’eux, accrochés à des arbres transformés en patères, leurs sacs de boules, aux chiffres et couleurs de leurs pliants, et dont ils n’ont pu se servir, se balancent.
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