Description
Référence : 31793
DANSEL Michel – AU PERE LACHAISE
Son histoire, ses secrets, ses promenades
1973, format : 160×210, 270 pages, illustration[s] : vingtaine gravures+les plans des divisions. cartonné, bon état
AU PERE LACHAISE
Son histoire, ses secrets, ses promenades
Avant-propos
Comme préalable à l’accueil que je vous réserve dans ce domaine privilégié qu’est le Père-Lachaise, je ne saurais trop insister sur l’aspect feuillu, sur l’aspect folie, de cet asile de deuil, de promenade et de volupté. L’image que la mort nous offre ici, au détour d’un chemin sinueux, par les grâces d’un bronze qui vibre sur la palette des saisons, au pied d’une stèle posée là comme pour ponctuer l’Histoire, ne constitue pas une rupture d’avec la palpitation solaire, mais un prolongement à la fois organique et métaphysique qui débouche sur le grand mouvement de l’Univers.
Au Père-Lachaise, les oiseaux chantent mieux qu’ailleurs, et les cris des enfants, répercutés dans les grands arbres dévoreurs de sépultures, sont autant de touches d’espoir et d’amour. Nul sentiment de frayeur ni de profonde tristesse ne vous assaille lorsque vous cheminez dans ce champ de repos : rien de comparable avec certains cimetières de la banlieue : Pantin, Thiais, etc., qui sont le calque, dans la mort, des cités-dortoirs et des grands ensembles générateurs de résignation nostalgique et de bonheur falsifié. Dans les allées du Père- Lachaise vous percevez la mort avec une acuité toute spécialement spirituelle et philosophique : l’agressivité et la rugosité du monde extérieur n’ont plus prise sur vous; c’est à peine si le grondement du Paris de l’automobile parvient jusqu’à vos oreilles.
Par ailleurs, au niveau de la concordance des affinités entre les êtres, cela, sans distinction d’âge, de nationalité ou de classe sociale, ce promenoir historique est plus propice à la rencontre que n’importe quel autre lieu : les dames âgées uniront leur solitude et leurs souvenirs; l’érudit croisera des novices attentifs et des pairs rivaux; le jeune homme timide, attiré ici par le souvenir de Chopin ou de Musset, mettra en émoi la jeune fille romantique; les chevaliers de la volupté se reconnaîtront à leurs yeux complices; dans l’insouciance et le bonheur de vivre, les enfants édifieront entre eux des rêves impénétrables qui ricocheront sur le Styx avant de percuter le rivage de demain. Quant aux surmenés, aux anxieux, ils trouveront ici, paradoxalement, un climat sécurisant (!) qui leur apportera le calme et la paix intérieure.
Soucieux de faire partager mes enthousiasmes au plus grand nombre, j’ai entrepris la rédaction du présent ouvrage qui, loin d’être exhaustif, se voudrait suffisamment documenté pour combler la curiosité des lecteurs. J’aimerais aussi, et compte tenu de la carence d’informations sur ce thème, que ce livre puisse servir de guide pratique aux visiteurs.
Au risque de m’attirer les foudres de certains, j’ai appréhendé ce sujet d’un pas débonnaire et serein, avec la dose d’humour qu’il m’a paru lui convenir : le Père-Lachaise se prête à merveille aux anecdotes les plus surprenantes et aux coïncidences les plus cocasses. Ces raisons m’ont semblé suffisantes pour m’évader souvent du chemin habituel de l’étude historique.
Son histoire, ses secrets, ses promenades
Avant-propos
Comme préalable à l’accueil que je vous réserve dans ce domaine privilégié qu’est le Père-Lachaise, je ne saurais trop insister sur l’aspect feuillu, sur l’aspect folie, de cet asile de deuil, de promenade et de volupté. L’image que la mort nous offre ici, au détour d’un chemin sinueux, par les grâces d’un bronze qui vibre sur la palette des saisons, au pied d’une stèle posée là comme pour ponctuer l’Histoire, ne constitue pas une rupture d’avec la palpitation solaire, mais un prolongement à la fois organique et métaphysique qui débouche sur le grand mouvement de l’Univers.
Au Père-Lachaise, les oiseaux chantent mieux qu’ailleurs, et les cris des enfants, répercutés dans les grands arbres dévoreurs de sépultures, sont autant de touches d’espoir et d’amour. Nul sentiment de frayeur ni de profonde tristesse ne vous assaille lorsque vous cheminez dans ce champ de repos : rien de comparable avec certains cimetières de la banlieue : Pantin, Thiais, etc., qui sont le calque, dans la mort, des cités-dortoirs et des grands ensembles générateurs de résignation nostalgique et de bonheur falsifié. Dans les allées du Père- Lachaise vous percevez la mort avec une acuité toute spécialement spirituelle et philosophique : l’agressivité et la rugosité du monde extérieur n’ont plus prise sur vous; c’est à peine si le grondement du Paris de l’automobile parvient jusqu’à vos oreilles.
Par ailleurs, au niveau de la concordance des affinités entre les êtres, cela, sans distinction d’âge, de nationalité ou de classe sociale, ce promenoir historique est plus propice à la rencontre que n’importe quel autre lieu : les dames âgées uniront leur solitude et leurs souvenirs; l’érudit croisera des novices attentifs et des pairs rivaux; le jeune homme timide, attiré ici par le souvenir de Chopin ou de Musset, mettra en émoi la jeune fille romantique; les chevaliers de la volupté se reconnaîtront à leurs yeux complices; dans l’insouciance et le bonheur de vivre, les enfants édifieront entre eux des rêves impénétrables qui ricocheront sur le Styx avant de percuter le rivage de demain. Quant aux surmenés, aux anxieux, ils trouveront ici, paradoxalement, un climat sécurisant (!) qui leur apportera le calme et la paix intérieure.
Soucieux de faire partager mes enthousiasmes au plus grand nombre, j’ai entrepris la rédaction du présent ouvrage qui, loin d’être exhaustif, se voudrait suffisamment documenté pour combler la curiosité des lecteurs. J’aimerais aussi, et compte tenu de la carence d’informations sur ce thème, que ce livre puisse servir de guide pratique aux visiteurs.
Au risque de m’attirer les foudres de certains, j’ai appréhendé ce sujet d’un pas débonnaire et serein, avec la dose d’humour qu’il m’a paru lui convenir : le Père-Lachaise se prête à merveille aux anecdotes les plus surprenantes et aux coïncidences les plus cocasses. Ces raisons m’ont semblé suffisantes pour m’évader souvent du chemin habituel de l’étude historique.
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