Description
Référence : 31407
RIOUSSET Michel – Bords de Marne Lagny à Charenton
du Second Empire à nos jours
1994, format : 160×240, 288 pages, très nb ill. broché bon état
5e édition avec mise à jour complète du texte.
L’auteur a effectué à nouveau tout l’itinéraire de Lagny à Charenton, d’une façon minutieuse, afin que cette promenade soit en concordance avec les transformations survenues depuis 1987. Les modifications apportées sont nombreuses, mais indispensables.
Cette description des bords de Marne, s’effectue sous la forme de trois excursions :
1 -Descente de la rivière en canoë français, de Lagny à Joinville. L’aviron restant le sport principal sur la Marne.
2 -Promenade à pied autour du bassin de Nogent-Joinville et Charnpigny.
3 -A bicyclette de Joinville à Charenton, en suivant ce fameux Tour de Marne que l’on effectuait jadis en bateau.
PREFACE
Certains soirs d’hiver, lorsque la Marne est en crue, c’est toujours avec une certaine nostalgie que je viens m accouder à la balustrade de la terrasse du restaurant » L Horloge à Joinville, au bout de l’avenue de Diane où j’habite.
C’est dans cette froidure, lorsque les eaux sont déjà hautes, que l’appel de la rivière est le plus intense et qu’il est impossible de ne pas y être sensible, surtout à cet endroit.
Le bassin de Nogent-Joinville, si calme pendant l’été, résonne du glissement des flots le long des berges; chaque obstacle – branche d’arbre, pieux, pontons, rochers – émet une musique ininterrompue et envoûtante: le chant de la rivière. Et puis, dominant tous les autres bruits, après que l’œil s’est habitué au noir, une barre d’eau surgit dans la nuit, séparant le bassin en deux niveaux bien distincts qui n’existent que pendant ces périodes d’inondations: c’est l’ancien moulin à eau qui, grâce à la présence séculaire de son barrage, nous rappelle qu’il faisait partie du paysage, il y a de cela plusieurs siècles. Car, de ce moulin, nous ne savons absolument rien sur le plan historique; aucun plan, même très ancien, ne le mentionne; aucun document d’archive n’en parle, seule la tradition orale le fait vivre jusqu’à nos jours. Mais il existe aussi des traces tangibles: le barrage est bien une réalité, puisque l’on pouvait l’utiliser pour traverser à pied la Marne asséchée après la dernière guerre; le moulin a bien existé également, puisque des fondations subsistent sous “L’Horloge”, le bras de décharge et un pont pouvant encore être visibles il y a quelques années.
C’est alors qu’une grande inquiétude effleura mon esprit: lorsque ces vestiges auront disparu, lorsque la mémoire collective ne connaîtra plus l’histoire du moulin, qui pourra encore témoigner de son existence? Il fallait absolument sauver de l’oubli tout ce qui pouvait l’être encore, et c’est ainsi que naquit cet ouvrage.
Bien sûr, un certain nombre de publications ont parlé de la Marne et de ses abords – fort peu – pour tout ce qui touche son histoire avant le XIXe siècle; mais il existe une immense lacune en ce qui concerne la période du Second Empire à nos jours, bien que ce soit l’âge d’or pour l’engouement suscité par nos bords de Marne.
C’est en recherchant des documents ou des souvenirs sur cette époque que j’ai pris conscience de la difficulté qu’il y avait à réunir et, surtout, à trouver ce que je souhaitais. Que de fois ai-je entendu dans telle ou telle société d’aviron qu’il y avait eu des archives à l’époque, mais que l’on ne savait plus ce qu’elles étaient devenues, ou que tout avait disparu, ou que tout avait brûlé! Que de fois ai-je entendu des personnes âgées d’un quartier me soutenir mordicus, en voyant une carte postale ancienne que je leur montrais, que le bâtiment représenté n’avait jamais existé dans leur commune… alors que nous nous trouvions, soit à 50 mètres tout au plus, et que le bâtiment existait encore, soit quelquefois à son emplacement même!
Il était donc urgent de faire enfin quelque chose pour rassembler tout ce qui pouvait encore l’être, avant que tout ne disparaisse définitivement.
“Les Bords de Marne!”. De Lagny à Charenton, en passant par Nogent et Saint-Maur, c’est bien l’expression que tout le monde utilise pour désigner “sa’ rivière. C’est donc ce trait d’union entre toutes les communes arrosées par la Marne et entre les trois départements quelle traverse à partir de Lagny (Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) qui, tout naturellement, forme le titre de ce livre.
POSTFACE
Mes batailles de la Marne
Depuis la parution des » Bords de Marne » en 1984 suivie des » Environs de la Marne et leurs Peintres » en 1986, que de sollicitations allant des particuliers aux médias qui m’ont transformé, malgré moi en véritable ambassadeur des Bords de Marne. Mais également, que de temps passé à défendre cette rivière, son histoire, son patrimoine et sa culture.
Certes, de nombreux témoins ont aujourd’hui disparu et notre historien de référence, Jean Roblin, qui m’avait ouvert la voie, vient de nous quitter. Certes, plusieurs bâtiments de grand intérêt ont succombé sous la pioche des promoteurs. Certes, une inoffensive petite souris noire et blanche a failli créer un » Tchernobyl culturel » dans notre vallée. Certes, la persistance de projets démentiels comme le doublement du viaduc autoroutier sur la Marne à Joinville a constitué une menace de destruction de tout un site. Certes, de rares communes n ’ont pas encore compris que c’est un cadre préservé et authentique qui attire les promeneurs vers les bords de Marne, et non pas le béton. Certes, des guinguettes ont été transformées en pizzerias. Mais, dans l’ensemble, le bilan est positif
En effet, une véritable prise de conscience collective a permis d’obtenir des résultats non négligeables depuis une dizaine d’années. Des kilomètres de berges ont été rénovés de façon durable et les îles commencent enfin à être consolidées. Des bateaux-promenade recréent une nouvelle animation. Des oies sauvages et des cygnes tiennent désormais compagnie aux canards et poules d’eau. Pour l’autoroute A86, la décision d’un passage en tunnel vient d’éviter le pire à Joinville où la Maison de la Marne va enfin sortir de terre afin de rassembler tout ce qui concerne notre rivière. L’opération » Marne Pollution Zéro « , tout comme Marne Vive « , autorise les plus grands espoirs. La création de » L Ecole des Bords de Marne ” permet de rassembler peintres et sculpteurs de qualité, unis autour du thème de la Marne et de ses environs. La vie culturelle dans nos communes a enfin pris tout son essor. Des liens ont été tissés avec d autres passionnés des bords de Seine qui restaurent les bateaux centenaires en bois (Sequana). Des associations de défense de quartier se créent un peu partout, dès qu’une menace pointe à l’horizon.
Je suis de tous ces combats, et j’ai encore des cartouches en réserve…
Michel RIOUSSET
Joinville-le-Pont, le 18 janvier 1994.
Un jour dont se souviendront tous les Joinvillais et tous ceux qui ont défendu leurs bords de Marne.
L’auteur a effectué à nouveau tout l’itinéraire de Lagny à Charenton, d’une façon minutieuse, afin que cette promenade soit en concordance avec les transformations survenues depuis 1987. Les modifications apportées sont nombreuses, mais indispensables.
Cette description des bords de Marne, s’effectue sous la forme de trois excursions :
1 -Descente de la rivière en canoë français, de Lagny à Joinville. L’aviron restant le sport principal sur la Marne.
2 -Promenade à pied autour du bassin de Nogent-Joinville et Charnpigny.
3 -A bicyclette de Joinville à Charenton, en suivant ce fameux Tour de Marne que l’on effectuait jadis en bateau.
PREFACE
Certains soirs d’hiver, lorsque la Marne est en crue, c’est toujours avec une certaine nostalgie que je viens m accouder à la balustrade de la terrasse du restaurant » L Horloge à Joinville, au bout de l’avenue de Diane où j’habite.
C’est dans cette froidure, lorsque les eaux sont déjà hautes, que l’appel de la rivière est le plus intense et qu’il est impossible de ne pas y être sensible, surtout à cet endroit.
Le bassin de Nogent-Joinville, si calme pendant l’été, résonne du glissement des flots le long des berges; chaque obstacle – branche d’arbre, pieux, pontons, rochers – émet une musique ininterrompue et envoûtante: le chant de la rivière. Et puis, dominant tous les autres bruits, après que l’œil s’est habitué au noir, une barre d’eau surgit dans la nuit, séparant le bassin en deux niveaux bien distincts qui n’existent que pendant ces périodes d’inondations: c’est l’ancien moulin à eau qui, grâce à la présence séculaire de son barrage, nous rappelle qu’il faisait partie du paysage, il y a de cela plusieurs siècles. Car, de ce moulin, nous ne savons absolument rien sur le plan historique; aucun plan, même très ancien, ne le mentionne; aucun document d’archive n’en parle, seule la tradition orale le fait vivre jusqu’à nos jours. Mais il existe aussi des traces tangibles: le barrage est bien une réalité, puisque l’on pouvait l’utiliser pour traverser à pied la Marne asséchée après la dernière guerre; le moulin a bien existé également, puisque des fondations subsistent sous “L’Horloge”, le bras de décharge et un pont pouvant encore être visibles il y a quelques années.
C’est alors qu’une grande inquiétude effleura mon esprit: lorsque ces vestiges auront disparu, lorsque la mémoire collective ne connaîtra plus l’histoire du moulin, qui pourra encore témoigner de son existence? Il fallait absolument sauver de l’oubli tout ce qui pouvait l’être encore, et c’est ainsi que naquit cet ouvrage.
Bien sûr, un certain nombre de publications ont parlé de la Marne et de ses abords – fort peu – pour tout ce qui touche son histoire avant le XIXe siècle; mais il existe une immense lacune en ce qui concerne la période du Second Empire à nos jours, bien que ce soit l’âge d’or pour l’engouement suscité par nos bords de Marne.
C’est en recherchant des documents ou des souvenirs sur cette époque que j’ai pris conscience de la difficulté qu’il y avait à réunir et, surtout, à trouver ce que je souhaitais. Que de fois ai-je entendu dans telle ou telle société d’aviron qu’il y avait eu des archives à l’époque, mais que l’on ne savait plus ce qu’elles étaient devenues, ou que tout avait disparu, ou que tout avait brûlé! Que de fois ai-je entendu des personnes âgées d’un quartier me soutenir mordicus, en voyant une carte postale ancienne que je leur montrais, que le bâtiment représenté n’avait jamais existé dans leur commune… alors que nous nous trouvions, soit à 50 mètres tout au plus, et que le bâtiment existait encore, soit quelquefois à son emplacement même!
Il était donc urgent de faire enfin quelque chose pour rassembler tout ce qui pouvait encore l’être, avant que tout ne disparaisse définitivement.
“Les Bords de Marne!”. De Lagny à Charenton, en passant par Nogent et Saint-Maur, c’est bien l’expression que tout le monde utilise pour désigner “sa’ rivière. C’est donc ce trait d’union entre toutes les communes arrosées par la Marne et entre les trois départements quelle traverse à partir de Lagny (Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) qui, tout naturellement, forme le titre de ce livre.
POSTFACE
Mes batailles de la Marne
Depuis la parution des » Bords de Marne » en 1984 suivie des » Environs de la Marne et leurs Peintres » en 1986, que de sollicitations allant des particuliers aux médias qui m’ont transformé, malgré moi en véritable ambassadeur des Bords de Marne. Mais également, que de temps passé à défendre cette rivière, son histoire, son patrimoine et sa culture.
Certes, de nombreux témoins ont aujourd’hui disparu et notre historien de référence, Jean Roblin, qui m’avait ouvert la voie, vient de nous quitter. Certes, plusieurs bâtiments de grand intérêt ont succombé sous la pioche des promoteurs. Certes, une inoffensive petite souris noire et blanche a failli créer un » Tchernobyl culturel » dans notre vallée. Certes, la persistance de projets démentiels comme le doublement du viaduc autoroutier sur la Marne à Joinville a constitué une menace de destruction de tout un site. Certes, de rares communes n ’ont pas encore compris que c’est un cadre préservé et authentique qui attire les promeneurs vers les bords de Marne, et non pas le béton. Certes, des guinguettes ont été transformées en pizzerias. Mais, dans l’ensemble, le bilan est positif
En effet, une véritable prise de conscience collective a permis d’obtenir des résultats non négligeables depuis une dizaine d’années. Des kilomètres de berges ont été rénovés de façon durable et les îles commencent enfin à être consolidées. Des bateaux-promenade recréent une nouvelle animation. Des oies sauvages et des cygnes tiennent désormais compagnie aux canards et poules d’eau. Pour l’autoroute A86, la décision d’un passage en tunnel vient d’éviter le pire à Joinville où la Maison de la Marne va enfin sortir de terre afin de rassembler tout ce qui concerne notre rivière. L’opération » Marne Pollution Zéro « , tout comme Marne Vive « , autorise les plus grands espoirs. La création de » L Ecole des Bords de Marne ” permet de rassembler peintres et sculpteurs de qualité, unis autour du thème de la Marne et de ses environs. La vie culturelle dans nos communes a enfin pris tout son essor. Des liens ont été tissés avec d autres passionnés des bords de Seine qui restaurent les bateaux centenaires en bois (Sequana). Des associations de défense de quartier se créent un peu partout, dès qu’une menace pointe à l’horizon.
Je suis de tous ces combats, et j’ai encore des cartouches en réserve…
Michel RIOUSSET
Joinville-le-Pont, le 18 janvier 1994.
Un jour dont se souviendront tous les Joinvillais et tous ceux qui ont défendu leurs bords de Marne.
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