Dégénérés !

MICHEL PROVINS Dégénérés
A J. CORNÉLY, AU MAITRE ET A l’AMI
Je dis, mon cher Cornély, au maître et à l’ami, car la protection de l’un et l’affection de l’autre m’ont toujours été également bienfaisantes et douces. Vous avez donné le baptême de la chronique et de la publicité à mes Lettres d’hommes et à la Femme d’aujourd’hui; je vous dois trop de reconnaissance pour ne pas songer à un nouveau service. Il vous faut, celle fois, toujours dévoué, devenir le parrain officiel de ce troisième né qui demande, pour ses pas dans le monde, à ce que vous le preniez par la main.
Michel PROVINS.
PAGES D’ÉTUDE
A côté des états d’âme individuels, sur lesquels on se penche aujourd’hui avec tant d’attrait et de méticulosité, il y a — résumés synthétiques — les états de peuple, qui sont à la collectivité ce que les premiers sont à l’individu. Ils marquent un progrès ou une décadence, une tendance, une évolution, voire une maladie ; ils trahissent des névroses et des symptômes de décomposition; ils révèlent des courants d’opinions, d’idées, de passions! Ils existent à l’état latent, se développent sournoisement, s’étendent; on les soupçonne, on les subit même sans les apercevoir distinctement, jusqu’à ce qu’un mot jaillisse, qui vienne caractériser, d’une façon éclatante, l’état « qui est dans l’air ! » C’est l’étiquette qu’il lui fallait, c’est la lumière subite qui permettra à chacun de le reconnaître et de l’analyser…