Description
Référence : 31218
GAULTRON M. H. – Fontainebleau – Lettre à M. L. David
Hommage à Eugène DELACROIX
1864, format : 160×245, 10 pages, sans ill. débroché Extrait d’un bulletin d’Archéologie de SetM.
LETTRE A M. J. DAVID, PRÉSIDENT DE LA SECTION DE FONTAINEBLEAU
PAR M. GAULTRON,Membre fondateur (Section de Fontainebleau).
Mon cher Président,
La Société nationale des Beaux-Arts vient de rendre un digne hommage à la mémoire d’Eugène Delacroix que nous avons vu souvent promener ses rêveries dans notre belle forêt. Elle a rassemblé au boulevard des Italiens ses peintures, éparses dans nos musées, ainsi que celles si nombreuses, que d’heureux possesseurs ont offert généreusement à cette exposition. Elle vient les proposer de nouveau à notre admiration. Emu et charmé devant les toiles du maître à jamais regrettable que vous avez connu, je me suis rappelé quelques impressions que j’avais recueillies sur lui, celles aussi qui me sont personnelles, et comme un dernier salut à cette œuvre bientôt dispersée, j’ai eu la pensée de vous les adresser. Toutes brèves qu’elles sont, elles placeront son nom dans la part que notre Société fait à l’art, elles y rappelleront son souvenir dans les premiers travaux qui nous occupent.
Eugène Delacroix fut un grand artiste à qui rien d’humain n’était étranger, qui s’est fortifié par la solitude et le recueillement et qui, selon l’expression du poète, a caché sa vie et répandu son esprit. Il fut un infatigable lutteur; l’unité de son œuvre est absolue comme talent et comme inspiration. Sa mémoire ne peut plus être troublée par de stériles. disputes ; il est le plus grand interprète, le maître ardent h traduire nos sentiments, poussés à leur dernière limité, à l’excès. Il fut le peintre passionné par excellence, et par excellence aussi le peintre de la passion. Gomment ne nous aurait-il pas émus? Est-ce que sous le voile de retenue que nous impose la civilisation, est-ce que sous le vernis des conventions sociales, est-ce qu’abrités par les convenances, les mœurs et les habitudes, tout homme ne sent pas s’agiter en son sein l’excès
PAR M. GAULTRON,Membre fondateur (Section de Fontainebleau).
Mon cher Président,
La Société nationale des Beaux-Arts vient de rendre un digne hommage à la mémoire d’Eugène Delacroix que nous avons vu souvent promener ses rêveries dans notre belle forêt. Elle a rassemblé au boulevard des Italiens ses peintures, éparses dans nos musées, ainsi que celles si nombreuses, que d’heureux possesseurs ont offert généreusement à cette exposition. Elle vient les proposer de nouveau à notre admiration. Emu et charmé devant les toiles du maître à jamais regrettable que vous avez connu, je me suis rappelé quelques impressions que j’avais recueillies sur lui, celles aussi qui me sont personnelles, et comme un dernier salut à cette œuvre bientôt dispersée, j’ai eu la pensée de vous les adresser. Toutes brèves qu’elles sont, elles placeront son nom dans la part que notre Société fait à l’art, elles y rappelleront son souvenir dans les premiers travaux qui nous occupent.
Eugène Delacroix fut un grand artiste à qui rien d’humain n’était étranger, qui s’est fortifié par la solitude et le recueillement et qui, selon l’expression du poète, a caché sa vie et répandu son esprit. Il fut un infatigable lutteur; l’unité de son œuvre est absolue comme talent et comme inspiration. Sa mémoire ne peut plus être troublée par de stériles. disputes ; il est le plus grand interprète, le maître ardent h traduire nos sentiments, poussés à leur dernière limité, à l’excès. Il fut le peintre passionné par excellence, et par excellence aussi le peintre de la passion. Gomment ne nous aurait-il pas émus? Est-ce que sous le voile de retenue que nous impose la civilisation, est-ce que sous le vernis des conventions sociales, est-ce qu’abrités par les convenances, les mœurs et les habitudes, tout homme ne sent pas s’agiter en son sein l’excès
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