Le Chanoine Charles GIET

Cédant à d’aimables instances et réalisant une vieille promesse, nous profitons de l’hospitalité gracieuse du Bulletin île Saint-Aspais pour lui confier quelques notes vécues sur un ancien maître d’une Institution qui ne l’oublie pas et qui honore grandement notre cher diocèse. En déposant sur la tombe du regretté et très estimé Chanoine Giet la fleur de l’amitié et du souvenir, il nous semble accomplir un triste mais consolant devoir ; tel l’hommage que lui-même rendait à la mémoire d’un jeune vicaire do Montereau, l’abbé Anger, emporté après trois ans d’un fécond ministère.
Sa carrière, trop tôt couronnée à notre gré, s’est partagée entre renseignement pratiqué pendant dix années dans nos maisons d’éducation et trente ans de ministère pastoral, deux à Chailly-en-Bière et le reste à Cannes dont le nom avait fini par se substituer au tien ; en tout quarante années d’un dévouement de tous les instants. S’il ne fut, ni toujours, ni par tous estimé à sa valeur, il a été hautement apprécié par les fidèles et par le plus grand nombre do ses confrères, mais surtout par le Maître qu’il servit, sans aucune recherche personnelle.
Après avoir commencé ses études à Sainte-Croix d’Orléans, Charles Giet était venu avec sa famille, dotée do trois enfants et d’une modeste aisance, habiter Fontainebleau De bonne heure il se distingua par sa foi profonde et son intelligence ouverte. Ce sera la double caractéristique de sa vie et de son ministère, avec cette couleur locale qui appartient aux heureux habitants de la cité royale comme aux Avouions, fiers les uns et les autres de leur splendide château et de leur forêt sans pareille.
Energique, rude à lui-même, insouciant non pas seulement du luxe mais du simple confort, il ignorait l’art de déguiser sa pensée. Sa franchise pourtant n’excluait pas la prudence : il s’en inspirait volontiers pour sa propre conduite et dans les conseils qu’il avait à donner. ..