Description
Référence : 31503
DESSAINT Ernest – Le Secret du Fermier
Roman briard
1919, format : 120×190, 160 pages, 10 ill. broché,
Suivi de La Légende de Saint Géroche, Dehors – Dedans, Le Revenant à la tête de cochon,
Légende et Contes Briards.
CHAPITRE I
Chaque soir, l’arrivée de la diligence était pour la petite ville un événement qui, certain jour, prenait une importance considérable.
D’ordinaire, il n’en descendait que quelques bourgeois ou commerçants. Un voyage à la capitale était, en effet, à l’époque où se passe l’histoire que nous allons raconter, un luxe fort coûteux.
Les soixante kilomètres qui séparent Coulommiers de Paris et que nos modernes automobiles franchissent aujourd’hui en moins d’une heure et demie, demandaient six à sept heures et obligeaient à deux relais, pendant lesquels les voyageurs, généralement entassés dans la voiture encombrée de bagages, étaient heureux de délasser leurs membres engourdis.
L’auberge de la Croix-Blanche, sise place Saint-Denys, dans l’immeuble occupé actuellement par les Grands Magasins du Coin Masará, était le point de départ et d’arrivée de la diligence qui, quittant Coulommiers à six heures du matin, arrivait à Paris, au Plat-d’Etain, vers midi.
La même voiture repartait à deux heures de l’après-midi et était de retour ici vers huit heures du soir.
La foule de badauds et de désœuvrés qui de nos jours se donne rendez-vous à la gare pour voir l’arrivée du train, assistait régulièrement au retour de la diligence.
Les voyageurs apportaient les nouvelles de la grande ville, la presse d’alors n’ayant pour tout représentant que le Moniteur acheté en commun par les plus fortunés chez lesquels il circulait à tour de rôle.
C’est dire quelle importance prenait aux yeux des habitants de Coulommiers cet instant de la journée.
Tous les commérages, tous les potins, les nouvelles les plus fantaisistes, l’annonce d’un prochain mariage, d’un récent décès, tout ce qui constitue, en un mot, la vie familiale d’une petite cité, s’agitait sur la place à l’ombre du vieux clocher qui, depuis trois siècles, menaçait ruines, mais tenait toujours.
L’horloge de l’église paroissiale sonnait huit heures quand les grelots des six chevaux tintèrent dans le lointain.
La voiture apparut bientôt au tournant de la rue de Paris, franchit rapidement le pont de la ville à belle allure, ce qui d’ailleurs était la fierté quotidienne du postillon et vint stopper devant l’auberge de la Croix-Blanche….La Chair-aux-Gens à Jouy-sur-Morin
Légende et Contes Briards.
CHAPITRE I
Chaque soir, l’arrivée de la diligence était pour la petite ville un événement qui, certain jour, prenait une importance considérable.
D’ordinaire, il n’en descendait que quelques bourgeois ou commerçants. Un voyage à la capitale était, en effet, à l’époque où se passe l’histoire que nous allons raconter, un luxe fort coûteux.
Les soixante kilomètres qui séparent Coulommiers de Paris et que nos modernes automobiles franchissent aujourd’hui en moins d’une heure et demie, demandaient six à sept heures et obligeaient à deux relais, pendant lesquels les voyageurs, généralement entassés dans la voiture encombrée de bagages, étaient heureux de délasser leurs membres engourdis.
L’auberge de la Croix-Blanche, sise place Saint-Denys, dans l’immeuble occupé actuellement par les Grands Magasins du Coin Masará, était le point de départ et d’arrivée de la diligence qui, quittant Coulommiers à six heures du matin, arrivait à Paris, au Plat-d’Etain, vers midi.
La même voiture repartait à deux heures de l’après-midi et était de retour ici vers huit heures du soir.
La foule de badauds et de désœuvrés qui de nos jours se donne rendez-vous à la gare pour voir l’arrivée du train, assistait régulièrement au retour de la diligence.
Les voyageurs apportaient les nouvelles de la grande ville, la presse d’alors n’ayant pour tout représentant que le Moniteur acheté en commun par les plus fortunés chez lesquels il circulait à tour de rôle.
C’est dire quelle importance prenait aux yeux des habitants de Coulommiers cet instant de la journée.
Tous les commérages, tous les potins, les nouvelles les plus fantaisistes, l’annonce d’un prochain mariage, d’un récent décès, tout ce qui constitue, en un mot, la vie familiale d’une petite cité, s’agitait sur la place à l’ombre du vieux clocher qui, depuis trois siècles, menaçait ruines, mais tenait toujours.
L’horloge de l’église paroissiale sonnait huit heures quand les grelots des six chevaux tintèrent dans le lointain.
La voiture apparut bientôt au tournant de la rue de Paris, franchit rapidement le pont de la ville à belle allure, ce qui d’ailleurs était la fierté quotidienne du postillon et vint stopper devant l’auberge de la Croix-Blanche….La Chair-aux-Gens à Jouy-sur-Morin
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