Description
Référence : 30736
DESMAZE Charles – Les métiers de Paris avec les sceaux des artisans
d’après les ordonnances du Cahtelet
1874, format : 170×245, 224 pages, sans ill. débroché (en l’état)
INTRODUCTION
Paris n’est pas une ville(1), vouée exclusivement à l’agitation et au plaisir, c’est aussi une ruche immense, dans laquelle travaillent, sans relâche, d’innombrables ouvriers.
A côté des quartiers consacrés, aujourd’hui comme jadis, aux oisifs et aux débauchés, sont des rues dont le nom a conservé la destination. De ces ateliers bruyants, enfumés et sombres, de ces boutiques humides, de ces chambres étroites sortent et sont expédiés, vers tous les points du monde, les produits du savoir, du goût, de l’art essentiellement Parisien. Par une tradition mystérieuse et non interrompue se sont transmis les secrets et les procédés de chaque métier.
Tour à tour favorables ou oppresseurs, suivant les besoins du Trésor public, nos rois ont édicté des règlements, des statuts, des lettres patentes, dont nous allons ici sommairement ressaisir la trace. Elle permettra de suivre, en leur ordre chronologique, la naissance, les progrès, l’existence (toujours persistante, malgré la réglementation) des professions, des métiers, humbles ou brillants.
En France, l’industrie ne trouva pas pour la diriger le même essor que le commerce. Née dans le sein et à l’ombre des communes,mêlée à leur affranchissement, à leur image, elle crée ses corporations, patronnées (2) par les saints. Favorisées par Louis IX et par Louis XI, …
(1) Paris n’est pas une ville, c’est un monde. (François Ier à Charles-Quint.)
(2) De nos jours encore, pour fêter leurs patrons, les ouvriers de chaque corporation vont à l’église paroissiale entendre une messe solennelle, — les charpentiers à la Sainte-Barbe, les jardiniers à la Saint-Fiacre.—Dans quelques églises de province, on trouve encore des chapelles dédiées aux saints patrons des confréries. Ainsi, à Saint-Germain d Argentan, …
PRÉFACE
C’est, à Saint-Quentin, — la cite industrielle, — que je dédie ce livre. Là sont nés et sont ensevelis tous les miens, c’est-à-dire que, par le deuil et par la pensée, je retourne souvent visiter tous ces chers souvenirs, jamais affaiblis, ni effaces. Comme le poète exilé, je me suis, depuis quarante ans, plus d’une fois tristement écrié :
J’ai recherché les documents d’une histoire locale encore à faire, afin de les sauver, si je puis, de l’envahissant oubli.
Après avoir été le ferme rempart de la France, guerrière alors et redoutée, notre Picardie s’est livrée à l’industrie avec la même ardeur qu’elle apportait dans les combats. Les fabriques d’Amiens sont, par leurs velours, célèbres comme celles de Saint-Quentin par leurs batistes, leurs calicots, leurs lainages. — Napoléon Ier était venu, en les visitant, applaudir au progrès de ces ateliers naissants …
Paris n’est pas une ville(1), vouée exclusivement à l’agitation et au plaisir, c’est aussi une ruche immense, dans laquelle travaillent, sans relâche, d’innombrables ouvriers.
A côté des quartiers consacrés, aujourd’hui comme jadis, aux oisifs et aux débauchés, sont des rues dont le nom a conservé la destination. De ces ateliers bruyants, enfumés et sombres, de ces boutiques humides, de ces chambres étroites sortent et sont expédiés, vers tous les points du monde, les produits du savoir, du goût, de l’art essentiellement Parisien. Par une tradition mystérieuse et non interrompue se sont transmis les secrets et les procédés de chaque métier.
Tour à tour favorables ou oppresseurs, suivant les besoins du Trésor public, nos rois ont édicté des règlements, des statuts, des lettres patentes, dont nous allons ici sommairement ressaisir la trace. Elle permettra de suivre, en leur ordre chronologique, la naissance, les progrès, l’existence (toujours persistante, malgré la réglementation) des professions, des métiers, humbles ou brillants.
En France, l’industrie ne trouva pas pour la diriger le même essor que le commerce. Née dans le sein et à l’ombre des communes,mêlée à leur affranchissement, à leur image, elle crée ses corporations, patronnées (2) par les saints. Favorisées par Louis IX et par Louis XI, …
(1) Paris n’est pas une ville, c’est un monde. (François Ier à Charles-Quint.)
(2) De nos jours encore, pour fêter leurs patrons, les ouvriers de chaque corporation vont à l’église paroissiale entendre une messe solennelle, — les charpentiers à la Sainte-Barbe, les jardiniers à la Saint-Fiacre.—Dans quelques églises de province, on trouve encore des chapelles dédiées aux saints patrons des confréries. Ainsi, à Saint-Germain d Argentan, …
PRÉFACE
C’est, à Saint-Quentin, — la cite industrielle, — que je dédie ce livre. Là sont nés et sont ensevelis tous les miens, c’est-à-dire que, par le deuil et par la pensée, je retourne souvent visiter tous ces chers souvenirs, jamais affaiblis, ni effaces. Comme le poète exilé, je me suis, depuis quarante ans, plus d’une fois tristement écrié :
J’ai recherché les documents d’une histoire locale encore à faire, afin de les sauver, si je puis, de l’envahissant oubli.
Après avoir été le ferme rempart de la France, guerrière alors et redoutée, notre Picardie s’est livrée à l’industrie avec la même ardeur qu’elle apportait dans les combats. Les fabriques d’Amiens sont, par leurs velours, célèbres comme celles de Saint-Quentin par leurs batistes, leurs calicots, leurs lainages. — Napoléon Ier était venu, en les visitant, applaudir au progrès de ces ateliers naissants …
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