Description
Référence : 31462
LEBRUN Camille – LES VACANCES à FONTAINEBLEAU
1844, format : 110×180, 290 pages, 4 gravures ill. relié toile, reliure avec dorure, défaut à la pliure de la couverture au dos, tâches de piqûre sur quelques pages(en l’état)
LES VACANCES A FONTAINEBLEAU.
Mme Camille LEBRUN, auteur de Julien Morel du Bracelet, des petites histoires vraies, etc.
La Maison-Blanche est une vaste et confortable habitation, située entre cour et jardin, à quelques pas de Fontainebleau. Madame de S’**, qui en a fait récemment l’acquisition, n’a pas voulu déroger à la coutume de la plupart des propriétaires de biens de campagne, châteaux ou villas, lesquels invitent, en masse ou successivement, tous leurs parents et amis, à visiter leur nouvelle résidence.
Or, la famille de madame de S** étant très nombreuse, et ses relations dans le monde fort étendues, elle eut pendant la belle saison une affluence considérable d’hôtes de tout rang et de tout âge. A l’époque des vacances et des chasses surtout, la Maison-Blanche put à peine suffire à nous loger tous; je dis nous, parce que madame de S**, qui veut bien me classer parmi ses amies, était venue m’enlever à Paris, vers la fin d’août, pour me conduire à ce qu’elle appelle son cottage, où je me trouvai installée avant l’irruption qu’y, firent une douzaine de jeunes collégiens et de gentilles pensionnaires, tous petits-enfants, neveux ou nièces, cousins ou cousines de l’aimable propriétaire de la Maison-Blanche.
Pendant les trois premières semaines des vacances, le temps favorisa constamment les amusements de cette troupe joyeuse, amusements que partageaient très volontiers les personnes raisonnables de la société réunie chez madame de S**. Chaque jour on faisait de nouvelles parties, et on en projetait d’autres pour le lendemain. C’étaient des promenades dans le parc, des déjeuners sur l’herbe, des excursions à cheval, à âne, et en voiture, dans la forêt, et des soirées passées à danser aux fêtes des villages environnants. Mais, tout-à-coup, cette série de plaisirs champêtres fut interrompue par un de ces brusques changements de temps qui désolent les Parisiens venus à la campagne pour y courir du matin au soir. En cette circonstance, le vent ayant subitement tourné de l’est à l’ouest, des torrents de pluie succédèrent aux éclatants rayons du soleil, et force fut aux petits et aux grands de rester à la maison… Et en vérité, c’était bien dommage, car on avait arrangé une partie, — la plus complète de toutes celles qu’on avait faites jusqu’alors, —pour le dimanche suivant, et ce dimanche-là était le lendemain du jour où la pluie commençait à tomber ! Ce fut une consternation générale.
Cependant, à défaut d’espérance, que le ciel et le baromètre ne permettaient guère de conserver, on s’arma de philosophie. Les dames prirent leurs ouvrages de tapisserie; les hommes s’emparèrent des journaux et des revues; de jeunes artistes se mirent à dessiner des charges; on joua au billard ; on lit de la, musique; comme on le voit, tout allait au mieux pour les grands… Il n’en était pas tout-à-fait ainsi à l’égard des petits. On eut beau leur donner des albums de gravures, un damier, des dominos et un loto-dauphin, ils ne cessaient de regretter les promenades sur lesquelles ils avaient inconsidérément compté pour toute la durée de leurs vacances. Ce que voyant, notre bonne hôtesse vînt me demander si j’aurais la complaisance de leur conter quelque amusante histoire. Avant que j’eusse eu le temps de répondre à cette requête, présentée le plus gracieusement du monde, les enfants, qui se trouvaient alors dans le salon, m’entourèrent en s’écriant :
— Oui, oui, madame, nous vous en prions! Contez-nous une histoire.
— Volontiers, répondis je; mais pour ne pas troubler les causeries plus sérieuses de vos parents, nous nous réunirons, vous et moi, dans la bibliothèque, après le déjeuner.
— Non seulement aujourd’hui, mais tous les jours, n’est-ce pas, madame?
— Tous les jours qu’il pleuvra, repartis-je.
Comme il plut sans interruption jusqu’au 30 septembre, jour fixé pour le retour à Paris des collégiens et des pensionnaires , et que d’ailleurs je liens scrupuleusement mes plus légères promesses, je ne manquai pas un matin de cette dernière semaine des vacances à me rendre dans la bibliothèque de madame de S”’, où je trouvais toujours mon auditoire formé.
Quand arriva le moment du départ, tous ces enfants vinrent m’embrasser et me remercier.
— Madame, me dit alors un des plus petits, vous souviendrez-vous encore l’année prochaine de ces contes-là, pour nous les redire?
— L’année prochaine, mon petit ami, si nous nous retrouvons, je vous en dirai de nouveaux… Mais en attendant, je ferai imprimer ceux-ci et vous les relirez, si cela vous amuse.
— Oh! certainement, répondirent à la fois toutes ces voix argentines.
— Quel titre leur donnerez-vous? me demanda-t-on ensuite.
— Les Vacances à Fontainebleau, répondis-je.
TABLE DES CHAPITRES.
Les vacances a Fontainebleau. …
CHAPITRE I. — Le Guéridon de Porphyre.
— II. — La marchande d’allumettes …
. — III. — Le Chien de Terre-Neuve
— IV. — Le Tablier de moire. .
— V.—Le fils du président et le petit pêcheur de goujons. .
— VI. — La perruche jaune. .
— VII. — Les oranges de malte.
— VIII. — La jeune meunière.
Mme Camille LEBRUN, auteur de Julien Morel du Bracelet, des petites histoires vraies, etc.
La Maison-Blanche est une vaste et confortable habitation, située entre cour et jardin, à quelques pas de Fontainebleau. Madame de S’**, qui en a fait récemment l’acquisition, n’a pas voulu déroger à la coutume de la plupart des propriétaires de biens de campagne, châteaux ou villas, lesquels invitent, en masse ou successivement, tous leurs parents et amis, à visiter leur nouvelle résidence.
Or, la famille de madame de S** étant très nombreuse, et ses relations dans le monde fort étendues, elle eut pendant la belle saison une affluence considérable d’hôtes de tout rang et de tout âge. A l’époque des vacances et des chasses surtout, la Maison-Blanche put à peine suffire à nous loger tous; je dis nous, parce que madame de S**, qui veut bien me classer parmi ses amies, était venue m’enlever à Paris, vers la fin d’août, pour me conduire à ce qu’elle appelle son cottage, où je me trouvai installée avant l’irruption qu’y, firent une douzaine de jeunes collégiens et de gentilles pensionnaires, tous petits-enfants, neveux ou nièces, cousins ou cousines de l’aimable propriétaire de la Maison-Blanche.
Pendant les trois premières semaines des vacances, le temps favorisa constamment les amusements de cette troupe joyeuse, amusements que partageaient très volontiers les personnes raisonnables de la société réunie chez madame de S**. Chaque jour on faisait de nouvelles parties, et on en projetait d’autres pour le lendemain. C’étaient des promenades dans le parc, des déjeuners sur l’herbe, des excursions à cheval, à âne, et en voiture, dans la forêt, et des soirées passées à danser aux fêtes des villages environnants. Mais, tout-à-coup, cette série de plaisirs champêtres fut interrompue par un de ces brusques changements de temps qui désolent les Parisiens venus à la campagne pour y courir du matin au soir. En cette circonstance, le vent ayant subitement tourné de l’est à l’ouest, des torrents de pluie succédèrent aux éclatants rayons du soleil, et force fut aux petits et aux grands de rester à la maison… Et en vérité, c’était bien dommage, car on avait arrangé une partie, — la plus complète de toutes celles qu’on avait faites jusqu’alors, —pour le dimanche suivant, et ce dimanche-là était le lendemain du jour où la pluie commençait à tomber ! Ce fut une consternation générale.
Cependant, à défaut d’espérance, que le ciel et le baromètre ne permettaient guère de conserver, on s’arma de philosophie. Les dames prirent leurs ouvrages de tapisserie; les hommes s’emparèrent des journaux et des revues; de jeunes artistes se mirent à dessiner des charges; on joua au billard ; on lit de la, musique; comme on le voit, tout allait au mieux pour les grands… Il n’en était pas tout-à-fait ainsi à l’égard des petits. On eut beau leur donner des albums de gravures, un damier, des dominos et un loto-dauphin, ils ne cessaient de regretter les promenades sur lesquelles ils avaient inconsidérément compté pour toute la durée de leurs vacances. Ce que voyant, notre bonne hôtesse vînt me demander si j’aurais la complaisance de leur conter quelque amusante histoire. Avant que j’eusse eu le temps de répondre à cette requête, présentée le plus gracieusement du monde, les enfants, qui se trouvaient alors dans le salon, m’entourèrent en s’écriant :
— Oui, oui, madame, nous vous en prions! Contez-nous une histoire.
— Volontiers, répondis je; mais pour ne pas troubler les causeries plus sérieuses de vos parents, nous nous réunirons, vous et moi, dans la bibliothèque, après le déjeuner.
— Non seulement aujourd’hui, mais tous les jours, n’est-ce pas, madame?
— Tous les jours qu’il pleuvra, repartis-je.
Comme il plut sans interruption jusqu’au 30 septembre, jour fixé pour le retour à Paris des collégiens et des pensionnaires , et que d’ailleurs je liens scrupuleusement mes plus légères promesses, je ne manquai pas un matin de cette dernière semaine des vacances à me rendre dans la bibliothèque de madame de S”’, où je trouvais toujours mon auditoire formé.
Quand arriva le moment du départ, tous ces enfants vinrent m’embrasser et me remercier.
— Madame, me dit alors un des plus petits, vous souviendrez-vous encore l’année prochaine de ces contes-là, pour nous les redire?
— L’année prochaine, mon petit ami, si nous nous retrouvons, je vous en dirai de nouveaux… Mais en attendant, je ferai imprimer ceux-ci et vous les relirez, si cela vous amuse.
— Oh! certainement, répondirent à la fois toutes ces voix argentines.
— Quel titre leur donnerez-vous? me demanda-t-on ensuite.
— Les Vacances à Fontainebleau, répondis-je.
TABLE DES CHAPITRES.
Les vacances a Fontainebleau. …
CHAPITRE I. — Le Guéridon de Porphyre.
— II. — La marchande d’allumettes …
. — III. — Le Chien de Terre-Neuve
— IV. — Le Tablier de moire. .
— V.—Le fils du président et le petit pêcheur de goujons. .
— VI. — La perruche jaune. .
— VII. — Les oranges de malte.
— VIII. — La jeune meunière.
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