Description
Référence : 31590
Archambault Paul – L’Oeuvre Philosophique de Maurice Blondel
Vers un Réalisme Intégral
1928, format : 145×228, 249 pages, sans ill. broché,
CAHIERS DE LA NOUVELLE JOURNÉE – N° 12
SUPPLÉMENT :: P. ARCHAMBAULT, B. AMOUDRU, R. AIGRAIN, J. NANTEUIL, G. RIGAULT, Les Idées et les Livres
L’ACTION
J’agis. L’action est un fait. Plus qu’un fait, elle est une nécessité. Plus qu’une nécessité, elle est une obligation. Il faut agir — mais entre ce que je sais, ce que je veux et ce queje fais, apparaît toujours une disproportion déconcertante. « Tantôt, je ne fais pas tout ce que je veux, tantôt je fais presque à mon insu ce que je ne veux pas. Et ces actions… dès qu’elles sont accomplies, elles pèsent sur toute ma vie… Je me trouve comme leur prisonnier » (Action, p. IX). Impossibilité de m’abstenir ou de me réserver ; impossibilité de me satisfaire ou de me suffire : telle est la double contrainte, la double dépendance que révèle un premier regard sur ma condition. Comment m’expliquer et me justifier à moi-même cette dépendance ? Comment faire ratifier par ma liberté et ma raison ce qui m’est ainsi imposé ? Si ma destinée n’est que de remplir malgré moi un rôle qui me répugne et que je ne comprends même pas, il y a à la fois tyrannie odieuse et limitation intolérable. « L’être involontaire et contraint n’est plus l’être ». Comment faire que je ne sois rien que je ne veuille ? Comment accorder en moi le mouvement spontané et le mouvement réfléchi du vouloir ?
Ainsi commence le célèbre et introuvable volume (1)
(1) Thèse de doctorat soutenue le 7 juin 1893. Il existe deux édi- tions de l’Action, L’une, de 433 pages, est la reproduction pure et simple de la thèse présentée en Sorbonne. L’autre, de 495 pages, destinée à la vente (librairie Alcan), présente des modifications importantes à partir de la page 401 et, avec une préface inédite, un cha- pitre entièrement nouveau : « Le lien de la connaissance et de l’action dans l’être. »
On s’est souvent demandé pourquoi M. Blondel n’avait pas, depuis plus de vingt ans que la première édition est épuisée, réédité l’Action. On a été jusqu’à imaginer, bien gratuitement, des engagements pris vis-à-vis de l’autorité ecclésiastique. M. Blondel s’est expliqué sur ce point dans la Nouvelle Journée du 1er mars 1921, p. 235-236. «Si j’ai refusé, dit-il, et si je refuse de la rééditer telle quelle, c’est parce que.
SUPPLÉMENT :: P. ARCHAMBAULT, B. AMOUDRU, R. AIGRAIN, J. NANTEUIL, G. RIGAULT, Les Idées et les Livres
L’ACTION
J’agis. L’action est un fait. Plus qu’un fait, elle est une nécessité. Plus qu’une nécessité, elle est une obligation. Il faut agir — mais entre ce que je sais, ce que je veux et ce queje fais, apparaît toujours une disproportion déconcertante. « Tantôt, je ne fais pas tout ce que je veux, tantôt je fais presque à mon insu ce que je ne veux pas. Et ces actions… dès qu’elles sont accomplies, elles pèsent sur toute ma vie… Je me trouve comme leur prisonnier » (Action, p. IX). Impossibilité de m’abstenir ou de me réserver ; impossibilité de me satisfaire ou de me suffire : telle est la double contrainte, la double dépendance que révèle un premier regard sur ma condition. Comment m’expliquer et me justifier à moi-même cette dépendance ? Comment faire ratifier par ma liberté et ma raison ce qui m’est ainsi imposé ? Si ma destinée n’est que de remplir malgré moi un rôle qui me répugne et que je ne comprends même pas, il y a à la fois tyrannie odieuse et limitation intolérable. « L’être involontaire et contraint n’est plus l’être ». Comment faire que je ne sois rien que je ne veuille ? Comment accorder en moi le mouvement spontané et le mouvement réfléchi du vouloir ?
Ainsi commence le célèbre et introuvable volume (1)
(1) Thèse de doctorat soutenue le 7 juin 1893. Il existe deux édi- tions de l’Action, L’une, de 433 pages, est la reproduction pure et simple de la thèse présentée en Sorbonne. L’autre, de 495 pages, destinée à la vente (librairie Alcan), présente des modifications importantes à partir de la page 401 et, avec une préface inédite, un cha- pitre entièrement nouveau : « Le lien de la connaissance et de l’action dans l’être. »
On s’est souvent demandé pourquoi M. Blondel n’avait pas, depuis plus de vingt ans que la première édition est épuisée, réédité l’Action. On a été jusqu’à imaginer, bien gratuitement, des engagements pris vis-à-vis de l’autorité ecclésiastique. M. Blondel s’est expliqué sur ce point dans la Nouvelle Journée du 1er mars 1921, p. 235-236. «Si j’ai refusé, dit-il, et si je refuse de la rééditer telle quelle, c’est parce que.
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