Description
Référence : 31403
FIEVET Paule – MONTEREAU de 1920 à 1940
1997, format : 160×240, 224 pages, 190 ill. broché bon état
1920
Les cloches de l’armistice se sont tues. Les derniers échos des fêtes parisiennes de la Victoire se sont dilués dans les bruits de la vie quotidienne. A Montereau comme ailleurs, chacun réapprend le temps de paix, malgré les blessures et les absences douloureuses dues à la folie meurtrière de la guerre.
Nous sommes en 1920.
La ville se réveille du long cauchemar qui l’a maintenue durant de longs mois dans la zone des Armées. L’hôpital civil, sorti pratiquement ruiné de ces années de tourmente, a retrouvé sa vocation première, et l’ambulance n°15, installée dans les locaux de la Faïencerie, a fermé ses portes, permettant à la manufacture de reprendre ses fabrications avec les ouvriers démobilisés. Les journaux de l’époque font état d’une reprise générale de l’activité industrielle ; on retrouve dans leurs colonnes les noms bien connus des usines de machines agricoles Nodet, Biaudet et Beaupré, des tuileries Sachot, Moreau et Baudelot, de la Sucrerie, et de la Tannerie. Nombre de petites usines, moins importantes, recommencent également à tourner pour les besoins de la paix, après avoir utilisé leurs ateliers pour l’effort de guerre.
On ressort les dossiers, refermés en 1914, de la création de bains-douches et de celle d’une Gare d’Eau reliée au chemin de fer.
Les sociétés sportives ou musicales se réorganisent en faisant appel à leurs anciens membres démobilisés, et proposent déjà leurs cycles habituels de matches, de concerts ou de spectacles. Le cinéma Majestic, dont les prestations s’étaient réduites pendant la guerre à une séance hebdomadaire, en assure maintenant quatre du vendredi soir au dimanche soir, tandis que le Cinéma-Palace de la Croix-Verte, fermé durant ces quatre ans, retrouve son rythme normal sous le nouveau nom d’Alhambra-Cinéma.
Les fêtes se multiplient : fête de bienfaisance organisée par l’ensemble des sociétés pour sauver l’hôpital ; bal de Carnaval offert par un groupe de jeunes gens aux jeunes filles de la ville, lesquelles offrent à leur tour celui de la Mi-Carême. Pour la première fois, la foire de la Saint-Parfait se tient dans les Noues enfin débarrassées du parc automobile militaire qui les occupait, remises en état pour la circonstance, et entièrement illuminées à l’électricité. Les fêtes du 14 juillet, les fêtes de quartier dont la résurrection s’accompagne d’un parfum d’avant- guerre, connaissent elles aussi un afflux considérable de visiteurs. Les cirques Romarin ou Lamy font leur réapparition ; les tournées théâtrales se succèdent, le café de Seine-et-Marne, l’hôtel de la Croix-Verte rivalisent dans l’organisation de concerts et de spectacles.
Peut-on vraiment croire que la parenthèse est refermée sur quatre années de guerre, que la vie va reprendre comme avant, chassant le mauvais rêve et le souvenir de ces heures noires ?…
Ce serait oublier les changements profonds qui sont intervenus. Il y a les deuils, les vies gâchées des grands blessés, des amputés, il y a les veuves et les orphelins. Pour leur venir en aide, des sociétés se sont créées, destinées à remplacer les œuvres de guerre aujourd’hui dissoutes. Des sections d’Unions nationales comme les Combattants de la Grande Guerre, les Médaillés militaires, les Mutilés, Réformés et Veuves de guerre, se constituent à Montereau dès la fin de 1919. En même temps qu’elles entretiennent le souvenir d’une camaraderie de tranchées, elles apportent des secours aux familles des disparus ou des grands blessés, elles honorent par de pieux pèlerinages la mémoire des camarades tombés pour la France. Dès le 1er janvier 1920 on envisage l’érection d’un Monument aux Morts, pour laquelle le Conseil municipal vote un crédit de 25.000f, et une souscription est aussitôt lancée au mois de mai.
Les corps des enfants de Montereau morts au champ d’honneur commencent à être rapatriés dans les tombes familiales, tandis que les soldats inhumés provisoirement dans l’espace militaire de notre cimetière vont rejoindre leurs proches dans d’autres villes de France.
Les cloches de l’armistice se sont tues. Les derniers échos des fêtes parisiennes de la Victoire se sont dilués dans les bruits de la vie quotidienne. A Montereau comme ailleurs, chacun réapprend le temps de paix, malgré les blessures et les absences douloureuses dues à la folie meurtrière de la guerre.
Nous sommes en 1920.
La ville se réveille du long cauchemar qui l’a maintenue durant de longs mois dans la zone des Armées. L’hôpital civil, sorti pratiquement ruiné de ces années de tourmente, a retrouvé sa vocation première, et l’ambulance n°15, installée dans les locaux de la Faïencerie, a fermé ses portes, permettant à la manufacture de reprendre ses fabrications avec les ouvriers démobilisés. Les journaux de l’époque font état d’une reprise générale de l’activité industrielle ; on retrouve dans leurs colonnes les noms bien connus des usines de machines agricoles Nodet, Biaudet et Beaupré, des tuileries Sachot, Moreau et Baudelot, de la Sucrerie, et de la Tannerie. Nombre de petites usines, moins importantes, recommencent également à tourner pour les besoins de la paix, après avoir utilisé leurs ateliers pour l’effort de guerre.
On ressort les dossiers, refermés en 1914, de la création de bains-douches et de celle d’une Gare d’Eau reliée au chemin de fer.
Les sociétés sportives ou musicales se réorganisent en faisant appel à leurs anciens membres démobilisés, et proposent déjà leurs cycles habituels de matches, de concerts ou de spectacles. Le cinéma Majestic, dont les prestations s’étaient réduites pendant la guerre à une séance hebdomadaire, en assure maintenant quatre du vendredi soir au dimanche soir, tandis que le Cinéma-Palace de la Croix-Verte, fermé durant ces quatre ans, retrouve son rythme normal sous le nouveau nom d’Alhambra-Cinéma.
Les fêtes se multiplient : fête de bienfaisance organisée par l’ensemble des sociétés pour sauver l’hôpital ; bal de Carnaval offert par un groupe de jeunes gens aux jeunes filles de la ville, lesquelles offrent à leur tour celui de la Mi-Carême. Pour la première fois, la foire de la Saint-Parfait se tient dans les Noues enfin débarrassées du parc automobile militaire qui les occupait, remises en état pour la circonstance, et entièrement illuminées à l’électricité. Les fêtes du 14 juillet, les fêtes de quartier dont la résurrection s’accompagne d’un parfum d’avant- guerre, connaissent elles aussi un afflux considérable de visiteurs. Les cirques Romarin ou Lamy font leur réapparition ; les tournées théâtrales se succèdent, le café de Seine-et-Marne, l’hôtel de la Croix-Verte rivalisent dans l’organisation de concerts et de spectacles.
Peut-on vraiment croire que la parenthèse est refermée sur quatre années de guerre, que la vie va reprendre comme avant, chassant le mauvais rêve et le souvenir de ces heures noires ?…
Ce serait oublier les changements profonds qui sont intervenus. Il y a les deuils, les vies gâchées des grands blessés, des amputés, il y a les veuves et les orphelins. Pour leur venir en aide, des sociétés se sont créées, destinées à remplacer les œuvres de guerre aujourd’hui dissoutes. Des sections d’Unions nationales comme les Combattants de la Grande Guerre, les Médaillés militaires, les Mutilés, Réformés et Veuves de guerre, se constituent à Montereau dès la fin de 1919. En même temps qu’elles entretiennent le souvenir d’une camaraderie de tranchées, elles apportent des secours aux familles des disparus ou des grands blessés, elles honorent par de pieux pèlerinages la mémoire des camarades tombés pour la France. Dès le 1er janvier 1920 on envisage l’érection d’un Monument aux Morts, pour laquelle le Conseil municipal vote un crédit de 25.000f, et une souscription est aussitôt lancée au mois de mai.
Les corps des enfants de Montereau morts au champ d’honneur commencent à être rapatriés dans les tombes familiales, tandis que les soldats inhumés provisoirement dans l’espace militaire de notre cimetière vont rejoindre leurs proches dans d’autres villes de France.
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