Description
Référence : 31456
SOLLIER – NOTE AU SUJET D’UNE LETTRE AUTOGRAPHE DE COLBERT
1878, format : 155×240, 4 pages, sans ill. broché, les folios ne sont pas agrafés. (en l’état)
M. SOLLIER, Membre fondateur Société Historique de Seine-et-Marne (Section de Melun).
Le 31 octobre 1639, Colbert écrit de Nevers une lettre áu cardinal Mazarin. Cette lettre écrite et signée, il ne la trouve pas à son gré, la laisse de côté et en fait une autre qu’il expédie et qui’ parvient à son adresse. Plus de deux cents ans après, la première lettre se retrouve à Melun, au milieu d’autres papiers sans valeur et de provenance inconnue, dans la boutique d’un revendeur. Puis, utilisée comme enveloppe d’une substance comestible ou plutôt d’un ingrédient culinaire, d’un morceau de beurre entin, s’il faut appeler les choses par leur nom, elle passe dans les mains profanes d’une ménagère, qui, rentrée au logis, s’empresse de la jeter au feu. Un courant d’air éloigne heureusement le papier du foyer; quelqu’un l’aperçoit par hasard, en parcourt le contenu, enlève les traces de souillure et me le donne. Voilà comment je possède du grand Colbert la lettre autographe ainsi conçue :
« Neuers, ce dernier octobre 1639.
J’ay l’esprit tellement remply de confusion, de chagrin et de » désespoir queje ne scay que dire à V. Eco. — Je suis comblé de ses bienfaits, toute ma famille a receu et reçoit continuellement des marques de sa bonté ; la confiance que V. Ec0. a bien voulu avoir en tous ceux qui portent mon nom est connue de tout le monde, et néanmoins il. s’en trouve un qui a esté capable de la » trahir — et je finis, m’estimant indigne de prendre la qualité » ordinaire de très fidel serviteur de V. Ece. — Colbert. »
Il se rencontre presque toujours dans la vie des grands hommes, et le plus souvent au début de leur carrière, un jour où, par suite d’un événement fatal qu’ils n’ont pu prévoir ni empêcher, tous leurs projets d’avenir semblent devoîr être renversés et anéantis. Tel fut pour Colbert le jour où il écrivit à Mazarin la lettre que je viens de rapporter…
Le 31 octobre 1639, Colbert écrit de Nevers une lettre áu cardinal Mazarin. Cette lettre écrite et signée, il ne la trouve pas à son gré, la laisse de côté et en fait une autre qu’il expédie et qui’ parvient à son adresse. Plus de deux cents ans après, la première lettre se retrouve à Melun, au milieu d’autres papiers sans valeur et de provenance inconnue, dans la boutique d’un revendeur. Puis, utilisée comme enveloppe d’une substance comestible ou plutôt d’un ingrédient culinaire, d’un morceau de beurre entin, s’il faut appeler les choses par leur nom, elle passe dans les mains profanes d’une ménagère, qui, rentrée au logis, s’empresse de la jeter au feu. Un courant d’air éloigne heureusement le papier du foyer; quelqu’un l’aperçoit par hasard, en parcourt le contenu, enlève les traces de souillure et me le donne. Voilà comment je possède du grand Colbert la lettre autographe ainsi conçue :
« Neuers, ce dernier octobre 1639.
J’ay l’esprit tellement remply de confusion, de chagrin et de » désespoir queje ne scay que dire à V. Eco. — Je suis comblé de ses bienfaits, toute ma famille a receu et reçoit continuellement des marques de sa bonté ; la confiance que V. Ec0. a bien voulu avoir en tous ceux qui portent mon nom est connue de tout le monde, et néanmoins il. s’en trouve un qui a esté capable de la » trahir — et je finis, m’estimant indigne de prendre la qualité » ordinaire de très fidel serviteur de V. Ece. — Colbert. »
Il se rencontre presque toujours dans la vie des grands hommes, et le plus souvent au début de leur carrière, un jour où, par suite d’un événement fatal qu’ils n’ont pu prévoir ni empêcher, tous leurs projets d’avenir semblent devoîr être renversés et anéantis. Tel fut pour Colbert le jour où il écrivit à Mazarin la lettre que je viens de rapporter…
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.