Description
Référence : 30380
– Notices sur l’Hotel de Cluny et sur le Palais des Thermes
Annuaire sur l’Hôtel de Cluny, Chapelle Haute, pièce des Thermes, pièces de Henri IV, salle à manger, le palais des Thermes, et notes de l’auteur
134, format : x, 278 pages, sans ill. débroché (en l’état)
Index de tous les noms cités dans le texte
NOTICE SUR L’HÔTEL DE CLUNY.
De tous les vestiges du vieux Paris, respectés, ou plutôt oubliés dans les assauts donnés aux monuments du moyen âge, par le temps, l’ignorance et la présomption(1), il n’en est aucun qui réunisse , comme l’hôtel de Cluny, des parties presque intactes de grands travaux des trois belles époques de l’histoire de l’art en France , et par conséquent les principales conditions d’intérêt pour les amateurs d’archéologie.Édifice à base et étais romains, élevé et décoré en partie par les dernières inspirations de l’architecture gothique (ou soi-disant telle), et terminé presque immédiatement sous la gravcieuse influence du style dit de la renaissance…
(1) Nous ne donnons aucun développement à cette dernière idée, ne voulant pas, à propos de quelques restaurations barbares, attaquer toute une classe d’artistes.
Notre intention expresse est d’ailleurs que cette notice, consacrée exclusivement à la description des produits d’art, jusqu’au règne de Louis XIII seulement, ne contienne même aucune insinuation dont un artiste vivant puisse s’offenser.
Notre école moderne, ou, si l’on veut, nos écoles modernes, puisque l’esprit de division est parvenu à classer les produits des arts, comme ceux de la nature, en genres, espèces et variétés, est ou sont en marche. Aux pas de géant qui marquèrent ses débuts dans la première lice ouverte sous l’inspiration des grands modèles, succéda cet état froidement stationnaire. qui détermina la jeune milice de nos ateliers, réduite à des efforts sans but, à secouer le joug des règles et de l’étude, pour chercher la gloire par d’autres voies. Devenus sourds à la parole du maître, et embarqués sans pilotes sur un océan semé d’écueils, nos modernes Argonautes n’ont pas encore découvert un nouveau monde; mais ils ont du moins racheté bon nombre de naufrages par plusieurs heureuses expéditions qui enrichissent, dans tous les genres, le beau domaine de l’art. Leur tentative ne pouvant se juger que par ses résultats définitifs, attendons. La sérénité de l’horizon politique pourrait seule, d’ailleurs, hâter la maturité des fruits Béja très-abondants, dans les deux espèces, de notre nouvelle renaissance. Voilà pour l’art.
Quant aux artistes, nous les aimons trop, sans distinction d’étendard , pour ne pas nous récuser dans le grand litige qui les met en présence. Admirateur au même degré des grands talents de toutes les écoles, anciennes ou modernes, on nous verra toujours prêt à tresser des couronnes pour les vainqueurs des deux camps. Notre rôle, s’il fallait en adopter un, serait celui du héraut qui, d’un terrain neutre, étudie le choc et note les prouesses des assaillants et des tenants ( voyez note z, page zoo), ou, moins ambitieusement encore, celui d’un simple spectateur gémissant sur les haines et les injustices réciproques produites par cette guerre de mats, quand il serait si facile de s’entendre par l’application aux arts de cet axiome littéraire à talent égal
Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux.
NOTICE SUR L’HÔTEL DE CLUNY.
De tous les vestiges du vieux Paris, respectés, ou plutôt oubliés dans les assauts donnés aux monuments du moyen âge, par le temps, l’ignorance et la présomption(1), il n’en est aucun qui réunisse , comme l’hôtel de Cluny, des parties presque intactes de grands travaux des trois belles époques de l’histoire de l’art en France , et par conséquent les principales conditions d’intérêt pour les amateurs d’archéologie.Édifice à base et étais romains, élevé et décoré en partie par les dernières inspirations de l’architecture gothique (ou soi-disant telle), et terminé presque immédiatement sous la gravcieuse influence du style dit de la renaissance…
(1) Nous ne donnons aucun développement à cette dernière idée, ne voulant pas, à propos de quelques restaurations barbares, attaquer toute une classe d’artistes.
Notre intention expresse est d’ailleurs que cette notice, consacrée exclusivement à la description des produits d’art, jusqu’au règne de Louis XIII seulement, ne contienne même aucune insinuation dont un artiste vivant puisse s’offenser.
Notre école moderne, ou, si l’on veut, nos écoles modernes, puisque l’esprit de division est parvenu à classer les produits des arts, comme ceux de la nature, en genres, espèces et variétés, est ou sont en marche. Aux pas de géant qui marquèrent ses débuts dans la première lice ouverte sous l’inspiration des grands modèles, succéda cet état froidement stationnaire. qui détermina la jeune milice de nos ateliers, réduite à des efforts sans but, à secouer le joug des règles et de l’étude, pour chercher la gloire par d’autres voies. Devenus sourds à la parole du maître, et embarqués sans pilotes sur un océan semé d’écueils, nos modernes Argonautes n’ont pas encore découvert un nouveau monde; mais ils ont du moins racheté bon nombre de naufrages par plusieurs heureuses expéditions qui enrichissent, dans tous les genres, le beau domaine de l’art. Leur tentative ne pouvant se juger que par ses résultats définitifs, attendons. La sérénité de l’horizon politique pourrait seule, d’ailleurs, hâter la maturité des fruits Béja très-abondants, dans les deux espèces, de notre nouvelle renaissance. Voilà pour l’art.
Quant aux artistes, nous les aimons trop, sans distinction d’étendard , pour ne pas nous récuser dans le grand litige qui les met en présence. Admirateur au même degré des grands talents de toutes les écoles, anciennes ou modernes, on nous verra toujours prêt à tresser des couronnes pour les vainqueurs des deux camps. Notre rôle, s’il fallait en adopter un, serait celui du héraut qui, d’un terrain neutre, étudie le choc et note les prouesses des assaillants et des tenants ( voyez note z, page zoo), ou, moins ambitieusement encore, celui d’un simple spectateur gémissant sur les haines et les injustices réciproques produites par cette guerre de mats, quand il serait si facile de s’entendre par l’application aux arts de cet axiome littéraire à talent égal
Tous les genres sont bons, hors le genre ennuyeux.
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