Description
Référence : 30410
ROUSSE Edmond – THUREAU Edouard, originaire de MELUN
Avocat à la cour d’appel de Paris doyen de l’ordre 1830-1893
1893, format : 165×250, 43 pages, sans ill. broché
EDOUARD THUREAU – AVOCAT A LA COUR D’APPEL DE PARIS DOYEN DE L’ORDRE 1830-1893
NOTICE LUE A L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION AMICALE DES SECRÉTAIRES ET ANCIENS SECRÉTAIRES DE LA CONFÉRENCE DES AVOCATS,
LE 18 DÉCEMBRE 1893
par Edmond ROUSSE de l’Académie française Ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats
Dans ce livre toujours ouvert, dont chacun de nous écrit tour à tour quelques pages, un nom qui nous est trois fois cher doit aujourd’hui prendre sa place (1).
Thureau était un des derniers survivants de cette forte lignée d’avocats qui, après tant d’années, restent encore. nos modèles et nos maîtres : Berryer, Philippe Dupin, Paillet, Chaix d’Est-Ange, Bethmont, Delangle, Marie, jules Favre, Dufaure. — C’est dans cette illustre compagnie qu’il a vécu et qu’il a vieilli. Il y a trouvé un patro, nage utile et des amitiés fidèles. Il doit y garder le rang qui lui appartient, — à quelque distance des plus éloquents ; — au niveau de tous par son savoir et par son mérite ; — au-dessus de quelques-uns par la fermeté de son caractère, sa fière indépendance et la dignité tranquille de sa vie.
Son père, qui appartenait à une honnête famille de Melun, trop nombreuse pour être bien riche, venu très jeune à Paris, où un de ses parents l’avait appelé. L’oncle Dangin était, comme on disait alors, receveur de rentes. Il dirigeait un de ces cabinets solides et bien famés qui avaient survécu à l’ancien régime, dans lesquels se réglaient les affaires courantes, les comptes souvent embrouillés de la haute bourgeoisie et de la noblesse , quelquefois même les déconfitures fameuses et les faillites illustres de certains grands seigneurs, amis trop heureux de la Guimard ou de Mlle Duthé. Chargé des intérêts des plus nobles familles et de la régie de leurs domaines, quand vinrent la Révolution et lés lois sur les émigrés, ce mandataire intègre était resté à son poste, au risque de sa vie; et il avait défendu le patrimoine de ses clients avec la plus courageuse fidélité. M. Thureau le père fut d’abord l’élève, le clerc de ce digne patron, qui, au bout de quelques années, lui cédait son cabinet, ses dossiers et sa clientèle.
Sous l’Empire, ce tabellionat au petit pied était installé depuis longtemps et comme caché au coeur du vieux Paris, rue du Chevalier-du-Guet, dans une ruelle étroite et sombre du quartier des Halles qui n’existe plus aujourd’hui, mais que j’ai bien connue, avec ses pignons branlants, penchés les uns sur les autres depuis plus de deux cents ans , avec les antiques barreaux de fer qui, jadis, défendaient les fenêtres des salles basses contre les entreprises des truands et des malandrins.
C’est là que Thureau est venu au monde au mois de novembre 1808, et qu’il a passé sa première enfance, jusqu’au jour où il lui fallut quitter le logis paternel pour commencer ses études.
(1) Édouard Thureau, avocat, doyen de l’ordre; Georges Thureau, vice-président au tribunal de la Seine; Paul Thureau-Dangin, membre de l’Académie française, tous trois anciens secrétaires de la conférence des avocats,
NOTICE LUE A L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L’ASSOCIATION AMICALE DES SECRÉTAIRES ET ANCIENS SECRÉTAIRES DE LA CONFÉRENCE DES AVOCATS,
LE 18 DÉCEMBRE 1893
par Edmond ROUSSE de l’Académie française Ancien Bâtonnier de l’Ordre des Avocats
Dans ce livre toujours ouvert, dont chacun de nous écrit tour à tour quelques pages, un nom qui nous est trois fois cher doit aujourd’hui prendre sa place (1).
Thureau était un des derniers survivants de cette forte lignée d’avocats qui, après tant d’années, restent encore. nos modèles et nos maîtres : Berryer, Philippe Dupin, Paillet, Chaix d’Est-Ange, Bethmont, Delangle, Marie, jules Favre, Dufaure. — C’est dans cette illustre compagnie qu’il a vécu et qu’il a vieilli. Il y a trouvé un patro, nage utile et des amitiés fidèles. Il doit y garder le rang qui lui appartient, — à quelque distance des plus éloquents ; — au niveau de tous par son savoir et par son mérite ; — au-dessus de quelques-uns par la fermeté de son caractère, sa fière indépendance et la dignité tranquille de sa vie.
Son père, qui appartenait à une honnête famille de Melun, trop nombreuse pour être bien riche, venu très jeune à Paris, où un de ses parents l’avait appelé. L’oncle Dangin était, comme on disait alors, receveur de rentes. Il dirigeait un de ces cabinets solides et bien famés qui avaient survécu à l’ancien régime, dans lesquels se réglaient les affaires courantes, les comptes souvent embrouillés de la haute bourgeoisie et de la noblesse , quelquefois même les déconfitures fameuses et les faillites illustres de certains grands seigneurs, amis trop heureux de la Guimard ou de Mlle Duthé. Chargé des intérêts des plus nobles familles et de la régie de leurs domaines, quand vinrent la Révolution et lés lois sur les émigrés, ce mandataire intègre était resté à son poste, au risque de sa vie; et il avait défendu le patrimoine de ses clients avec la plus courageuse fidélité. M. Thureau le père fut d’abord l’élève, le clerc de ce digne patron, qui, au bout de quelques années, lui cédait son cabinet, ses dossiers et sa clientèle.
Sous l’Empire, ce tabellionat au petit pied était installé depuis longtemps et comme caché au coeur du vieux Paris, rue du Chevalier-du-Guet, dans une ruelle étroite et sombre du quartier des Halles qui n’existe plus aujourd’hui, mais que j’ai bien connue, avec ses pignons branlants, penchés les uns sur les autres depuis plus de deux cents ans , avec les antiques barreaux de fer qui, jadis, défendaient les fenêtres des salles basses contre les entreprises des truands et des malandrins.
C’est là que Thureau est venu au monde au mois de novembre 1808, et qu’il a passé sa première enfance, jusqu’au jour où il lui fallut quitter le logis paternel pour commencer ses études.
(1) Édouard Thureau, avocat, doyen de l’ordre; Georges Thureau, vice-président au tribunal de la Seine; Paul Thureau-Dangin, membre de l’Académie française, tous trois anciens secrétaires de la conférence des avocats,
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