LA SUPERSTITION EN SEINE-ET-MARNE

Aucune référence trouvée pour cet ouvrage de Jacques BOHOMME, avec un hommage de l’auteur où le texte qui suit a était effacé, mais une signature de René MOREL !
« La superstition est, immédiatement après la peste, le plus horrible des fléaux qui puisse affliger le genre humain. »
VOLTAIRE, Lettre à Damilaville.
Bien qu’éloigné seulement de quelques kilométres de Paris, la Ville-Lumiere, et malgré la diffusion incessante de l’instruction, le département de Seine-et Marne n’est pas encore complètement débarrassé des vieilles superstitions léguées par les siècles d’ignorance et de fanatisme. Certes, notre Brie démocratique ne peut être comparée, sous ce rapport, aux départements arriérés de la catholique Bretagne, mais on reste saisi d’un étonnement douloureux et d’une pitié profonde eu constatant combien y est grand encore le nombre des simples d’esprit adonnés à des pratiques stupides et livrés à des croyances ridicules.
Ainsi, dans presque chaque village, on trouve facilement une bonne femme sachant arrêter le feu, couper la fièvre, guérir les animaux malades, empêcher la foudre de tomber, etc., etc., en récitant tout simplement sur les bêtes ou sur les gens une oraison particulière avec force signes de croix.
Nous connaissons dans un bourg des environs de Melun une vieille paysanne renommée pour la guérison radicale et instantanée des brülures, du flux de ventre et de la teigne. On vient la voir de plusieurs lieues à la ronde.
Pour arrêter le feu, c’est-à-dire pour calmer les souffrances occasionnées par une brûlure, il lui suffit de marmotter sur l’endroit malade les paroles suivantes, en soufflant à plusieurs reprises en forme de croix :
« Feu, perds ta chaleur, comme Judas fit sa couleur quand il trahit Notre-Seigneur au Jardin des Oliviers. » On répète trois fois ces paroles et le feu de la brûlure s’éteint.Le remède contre le flux de ventre est un peu plus compliqué mais tout aussi efficace :
il faut boire à jeun, dit la bonne femme, trois jours de suite,…