Description
Référence : 30676
DECOSTER Paul – Le règne de la Pensée
1922, format : 134×194, 93 pages, sans ill. broché
INTRODUCTION
L’homme pense, et les hommes vivent en société.
La conscience la plus fière subit la tyrannie des foules. Où que je fuie, la rumeur de la cité parvient jusqu’à moi. La pensée, cependant, ne s’aiguise que dans le secret d’une âme recueillie et la loi des destinées ne se traduit pas en paroles. La solitude est un bien précieux que l’on doit conquérir de haute lutte et défendre jalousement. Toute grandeur paraît condamnée à l’isolement.
Est-il impossible de rompre ce charme étrange qui pèse sur la pensée et subordonne invariablement le meilleur au pire? Je ne veux croire, en dépit des avertissements d’une expérience chagrine, que l’effort de l’homme de bonne volonté s’enveloppe éternellement de silence. L’échange le plus superficiel trouve son principe dans la communion profonde dont il n’est que la forme dégradée.
C’est en vain que je tenterais de résoudre le problème, troublant entre tous, de l’accord des esprits et de la collaboration des volontés dans les termes où il se pose d’abord à mon angoisse et à ma générosité ingénue. Qui se cherche encore et aspire à se posséder en vertu d’un privilège unique, risquerait, à vouloir lire en quelque âme étrangère, de se perdre pour ne la point trouver. Le plein épanouissement de la personne est au prix d’une réforme de la conscience. Mais c’est une pauvre sérénité, et bientôt odieuse,…
L’homme pense, et les hommes vivent en société.
La conscience la plus fière subit la tyrannie des foules. Où que je fuie, la rumeur de la cité parvient jusqu’à moi. La pensée, cependant, ne s’aiguise que dans le secret d’une âme recueillie et la loi des destinées ne se traduit pas en paroles. La solitude est un bien précieux que l’on doit conquérir de haute lutte et défendre jalousement. Toute grandeur paraît condamnée à l’isolement.
Est-il impossible de rompre ce charme étrange qui pèse sur la pensée et subordonne invariablement le meilleur au pire? Je ne veux croire, en dépit des avertissements d’une expérience chagrine, que l’effort de l’homme de bonne volonté s’enveloppe éternellement de silence. L’échange le plus superficiel trouve son principe dans la communion profonde dont il n’est que la forme dégradée.
C’est en vain que je tenterais de résoudre le problème, troublant entre tous, de l’accord des esprits et de la collaboration des volontés dans les termes où il se pose d’abord à mon angoisse et à ma générosité ingénue. Qui se cherche encore et aspire à se posséder en vertu d’un privilège unique, risquerait, à vouloir lire en quelque âme étrangère, de se perdre pour ne la point trouver. Le plein épanouissement de la personne est au prix d’une réforme de la conscience. Mais c’est une pauvre sérénité, et bientôt odieuse,…
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